Réforme du collège : nouvelle grève des profs

Une partie des enseignants ne fait pas cours ce jeudi dans le secondaire, pour dénoncer la réforme du collège. Une intersyndicale (FSU, FO, Saiper, Snalc, CGTR Educ’action, Sud) a appellé parents et professeurs à une journée d’action. Un mouvement national relayé à la Réunion
Cette première grève de la rentrée fait office de baromètre pour la mobilisation entamée en avril contre ce texte porté par Najat Vallaud-Belkacem, la Ministre de l’Education nationale. Prévue d’entrer en application dès la rentrée 2016, la réforme du collège a fait l’objet d’un décret mais pour les syndicats d’enseignants, le combat n’est pas terminé.

A la Réunion, un rassemblement est organisé devant le rectorat à Saint-Denis, un autre devant la  mairie de Saint-Pierre pour protester contre le texte. Fin des classes bilangues et des sections européennes jugées trop élitistes. Création des EPI, Enseignements pratiques interdisciplinaires. Plus d’autonomie pour les établissements. Fragilisation des langues anciennes (1h de cours en moins pour le latin et le grec). Apprentissage d'une deuxième langue vivante dès la 5ème au lieu de la 4ème comme c'est le cas aujourd'hui. Ou également réforme des programmes. Pour les syndicats, l'intérêt des élèves n'est pas pris en compte. Ils dénoncent l’esprit libéral de cette réforme et réclament son abrogation pure et simple.

Dans la matinale de ce jeudi sur Radio Réunion 1ère  , Marie-Hélène Dor, la secrétaire départementale de la FSU assure que "cette réforme est désastreuse. Chaque collège pourra faire ce qu’il veut. Il y a 7 000 collèges en France. On peut considérer qu’il y aura 7 000 réformes. C’est tout sauf égalitaire".
 
Pour la Ministre de l’Education nationale, la nouvelle organisation est sensée rendre les cours plus attractifs. Marie-Hélène Dor de répondre : "Il faut arrêter de prendre les enseignants pour des abrutis. Des enseignants qui seraient incapables d’innover, de s’interroger sur leur pratique, de faire évoluer leur méthode pédagogique…On nous répond que nous auront l’occasion de travailler différemment. Ce que nous faisons déjà quasiment tous les jours. Dire que grâce à l’autonomie, un établissement fonctionnera mieux, c’est un leurre"

Seuls deux syndicats se désolidarisent de ce mouvement de protestation : l’UNSA et la SGEN-CFDT approuvent la refondation du collège, « maillon faible du système éducatif ».


Reportage : Hakim Ali Saïd - Alexandra Pech


 




Taux de participation à la grève (à 11h) selon le rectorat
 
  •  1er degré  : 6,3 %
  •  2nd degré : Collège 17,1%          Lycée 7,7%          Lycée professionnel 1,9 %