2ème éruption 2019 : deux fissures encore actives sur le Flanc Est du Volcan

Entré en éruption à 6h35 ce 11 juin 2019, le Piton de la Fournaise offre un spectacle à huis clos pour le moment, mais si la météo s'améliore, les touristes afflueront probablement sur la RN2 dans le Grand Brûlé cette nuit pour tenter d'apercevoir la 2ème éruption de l'année. 
Il était 6h03 lorsque la crise sismique a démarré sous le massif du Dolomieu ce mardi 11 juin 2019. Une demi-heure plus tard, la lave jaillissait en surface sur le flanc Est. Dans la même zone que la précédente éruption du 18 février dernier. 

Quatre fissures se sont ouvertes sur la bordure sud du Dolomieu en direction des grandes pentes. Elles alimentent des fontaines de lave, avec des projections allant de 20 à 30 mètres de haut. Sur les quatre failles initiales, deux seulement sont encore actives d'après les premiers éléments recueillis par les scientifiques de l'Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF). 
 

Des fontaines de lave allant jusqu'à 30 mètres de haut"

 

Lors de leur survol ce matin ils ont noté que le débit était soutenu. "Nous avons constaté que les fissures étaient bien alimentées et que la lave progresse rapidement" nous a confié Aline Peltier, la directrice de l'OVPF "sans pouvoir toutefois visualiser le front de coulée qui se trouvait sous les nuages" rajoute-t-elle. 


Une modélisation est en cours pour mieux définir les paramètres de ce deuxième événement éruptif de l'année qui ne représente pour le moment aucun danger pour la population car elle se déroule à l'intérieur de l'enclos.Son accès étant interdit au public par arrêté préfectoral, quel que soit le sentier emprunté.   

Côté spectacle, difficile pour l'instant de profiter des effets pyrotechniques du Piton de la Fournaise, car le seul point d'observation accessible se situe dans le Grand Brûlé. Les amateurs du volcan n'ont plus qu'à attendre que la météo soit plus clémente.

Si les nuages se lèvent au cours de la journée, avec un peu de patience, un bon parka et un thermos de boisson chaude, les lueurs de cette deuxième éruption de l'année seront visibles, depuis la RN2. 
     

 
Une saison volcanique démarrée le 18 février
En 2019, le Piton de la Fournaise est entré en éruption le 18 février. Après 21 jours d’activité, le volcan se rendort brutalement le 10 mars, après avoir donné naissance à deux cônes sur le flanc Est, respectivement baptisés Lo Rwa Kaf et Anne Mousse.

C’est avec panache et fracas que le volcan s’est réveillé à 9h48, le 18 février 2019. Trois fissures éruptives se sont ouvertes à 1900 mètres d’altitude sur le flanc Est du massif volcanique. Un peu plus d’une dizaine de fontaines de laves s’élèvent alors jusqu’à une trentaine de mètres de haut. L’intensité est telle que le front de coulée progresse rapidement. Jusqu’à 22h. Heure à laquelle les scientifiques de l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF) constatent un arrêt brutal de l’éruption.

Dès le lendemain de nouveaux signes de poussée magmatique sont enregistrés par les instruments de l’OVPF, avec une crise sismique marquée à 15h et la réapparition du trémor à 17h. Cette reprise d’activité de faible intensité est caractérisée par l’ouverture d’une nouvelle fissure sur le flanc Est à 1800 mètres d’altitude.
Le 5 mars, une nouvelle fissure apparaît à proximité du Piton Madoré, dans le prolongement de celle du 19 février. Deux jours plus tard, le 7 mars, une nouvelle fissure voit le jour à 300 mètres en contrebas.   
 
Une éruption, 6 fissures, 2 cônes…

Au total ce sont donc six fissures éruptives qui ont marqué la physionomie de cette première éruption de l’année. Au cours de leurs prélèvements sur le terrain, les scientifiques ont constaté que la composition de la lave était différente selon les sites d’émission. Probablement en raison de la profondeur à laquelle les matériaux ont été extirpés des réservoirs magmatiques.

Le 10 mars, la première éruption de l’année s’arrête à nouveau brutalement. A 6h28. Cette fois pour de bon. Non sans avoir déversé 14,5 millions de m3 de lave en surface. La coulée s’est arrêtée à environ 2,6 km de la RN2 après s’être étirée sur presque 4 kilomètres de long.

Deux cônes se sont formés au cours de cette éruption. En raison de sa proximité avec le Piton Madoré, le barde créole, les scientifiques ont baptisé le premier piton « Lo Rwa Kaf » en mémoire du chanteur de maloya. Hommage toujours pour le deuxième piton, à Anne Mousse, première femme née à La Réunion le 14 avril 1668. A noter que la fissure à l’origine de la création du cratère s’est ouverte le 7 mars, veille de la journée internationale dédiée aux droits des femmes.