Les 68 migrants Sri lankais restent 8 jours de plus en zone d’attente

A l'annonce de la décision du tribunal administratif, les ressortissants sri-lankais repartent chercher leur effets personnels en zone d'attente.
Les 68 migrants sri lankais, arrivés mardi dernier à La Réunion, resteront 8 jours de plus en zone d'attente. Les juges des libertés et de la détention ont prolongé leur placement en zone d'attente hier tard dans la nuit. 
A l'issue de l'audience, vers 1h du matin, les 7 femmes et les 5 enfants ont été reconduits dans leur zone d'attente à l'aéroport Roland-Garros. Les hommes, eux, ont été ramenés à l'hôtel Select où ils séjournent depuis leur arrivée dans l'île. Selon la loi, le placement en zone d'attente peut encore être prolongé pour une durée totale de vingt jours. Tous les migrants arrivés mardi ont déposé une demande d'asile à la frontière. Quatre d'entre elles ont obtenu un avis positif de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Les autres demandes ont été rejetées. Les 68 Sri Lankais peuvent faire appel de ce refus devant le tribunal administratif. Les huit avocats présents hier soir aux côtés des réfugiés comptent faire appel de la décision rendue par les JLD. Ils espéraient que leurs clients soient remis en liberté car, selon eux, les droits des Sri Lankais n'auraient pas été respectés à leur arrivée sur le territoire, notamment celui de consulter un avocat. 
 

Retour sur une longue après-midi d'audience


C’est à 15h, soit avec 1h de retard, que l’audience démarre. Une audience hors norme qui a nécessité des aménagements. Les 68 personnes ont été réparties en 3 groupes, dans 3 salles différentes. Entre 2 et 3 avocats sont là pour représenter les demandeurs d’asile, et puis il y a aussi des traducteurs de tamoul et cinghalais, indispensables pour la bonne compréhension des débats. Le but étant de déterminer si leurs droits ont été ou non respectés depuis leur arrivée. Un des magistrats demande à chacun d’entre eux d’expliquer leurs conditions de vie dans la zone d’attente située pour certains à l’aéroport, pour d’autres à l’hôtel.
 

« On se sent comme prison »


C'est la réponse des migrants qui évoquent le manque de confort, ils sont 4 ou 5 par chambre, également le manque d’hygiène. Ils rappellent aussi les raisons de leur venue dans l’île : les persécutions subies sur place. De leur côté, les avocats demandent systématiquement s’ils ont pu voir des représentants légaux ou joindre leur famille. A chaque fois, la même réponse négative des intéressés. Dans leurs plaidoiries respectives, les hommes en noir ont donc pointé ces irrégularités, allant jusqu’à parler de non-respect des droits de l’homme. Après plusieurs heures de délibéré, les juges ont estimé que tout avait été fait en bon et due forme. Ils ont donc décidé de prolonger leur séjour en zone d’attente de 8 jours comme la loi le permet. Les avocats ont décidé de faire appel de cette décision.

Reportage de Jean-Régis Ramsamy et Thomas Lemoullec:
©reunion