Savez-vous ce qu'est le SSLIA, en manoeuvre d'intervention ce mardi l'aéroport de Roland Garros ? Alors que l'affluence est à son comble en ce début de vacances scolaires au sein de l'aérogare, à l'extérieur, aux abords des pistes, le Service de sauvetage et de lutte contre les incendies des aéronefs veille au grain.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Moins de 3 minutes pour arriver sur la piste
Ce SSLIA organisait justement une manoeuvre d'intervention ce mardi matin, simulant une intervention sur un avion en feu en bout de piste. Aussitôt, les soldats du feu sautent dans leur engin, sirènes hurlantes. "En moins de trois minutes on doit être capables d'arriver à n'importe quel endroit de la piste qui fait 3 200m pour la plus longue", explique Matthieu Dijoux, pompier au SSLIA.
Permettre l'évacuation des passagers
Les pompiers déclenchent alors d'énormes canons à eau qui vont déverser 4 500 litres en moins d'une minute sur l'avion pour permettre aux gens d'évacuer rapidement. "On est là pour rabaisser la température pour que les gens aient des conditions d'évacuation idéales", souligne Matthieu Dijoux. Pour cela, ils disposent de quatre engins de lutte contre les incendies.
"Le but est d'abattre les flammes rapidement et massivement pour préserver l'intégrité du fuselage et le couloir d'évacuation, et maintenir les conditions de survie des passagers le temps qu'ils soient évacués"
Pascal Ely, chef de manoeuvre du SSLIA
Une vedette pour intervenir en mer
Mais les accidents d'avion peuvent également survenir en mer, surtout quand l'aéroport est situé sur la côte. "Tout est prévu au cas où un aéronef viendrait s'abîmer en mer", rassure le pompier du SSLIA Laurent Ferrère. Plus précisément, le SSLIA est doté, outre les camions, d'une vedette d'intervention de pointe : puissance moteur de 300 chevaux, maniable, et capable d'atteindre près de 80km/h.
Déployer des plages d'accueil pour les passagers
Pour la manoeuvrer, trois personnels sont désignés avant chaque prise de garde. Leur rôle : "acheminer la vedette sur les lieux d'intervention en mer, et percuter les plages de recueil pour les passagers". Soit des grandes bouées, qui peuvent accueillir jusqu'à 30 personnes chacune. La vedette d'intervention du SSLIA en transporte huit.
Une formation spécifique pour les pompiers d'aéroport
Mais avant de pouvoir intervenir dans cet environnement très spécifique, les pompiers de ce service doivent suivre une formation particulière ainsi que des tests de compétences.
"Le pompier d'aéroport est particulier de par sa formation et sa mission, qui est de garantir le niveau de protection sur l'aéroport et la sécurité des aéronefs"
Jean-Luc Anzoully, directeur adjoint du Service de sauvetage et de lutte contre les incendies d'aéronefs
Des pré-requis pour intégrer le SSLIA
Pour intégrer le Service de sauvetage et de lutte contre les incendies des aéronefs, des compétences précises sont bien évidemment requises. Avant même de pouvoir prétendre à la formation spécifique aux pompiers d'aéroport, il faut répondre à des pré-requis : avoir son diplôme de secouriste, une expérience de deux ans minimum de pompier professionnel volontaire ou militaire, et avoir son permis poids-lourd.
Formation à Châteauroux
De premiers tests sont organisés à l'aéroport avant d'envoyer les pompiers sélectionnés en formation spécifique au Centre français de formation des pompiers d'aéroport de Châteauroux dans l'Indre. Là-bas, ils ont quatre semaines pour découvrir la conception d'un aéroport et d'un avion, les difficultés à intervenir sur un feu d'aéronef, mais aussi toutes les mesures de sécurité inhérentes à cet environnement.
A l'issue de cette formation, un examen vient valider leurs nouvelles compétences de pompier d'aéroport, avant la délivrance d'un agrément préfectoral.
Maintenir les automatismes au quotidien
Ces compétences acquises, il s'agit ensuite de les conserver ! Tous les deux ans, leur agrément doit être renouvelé par le biais de tests à l'écrit, sportifs, et d'exercices pratiques.
Le chef de manoeuvre Pascal Ely explique ainsi l'"organisation rigoureuse" mise en place pour maintenir les automatismes et rester opérationnel.
"Tous les matins on a un entraînement. Kan nou arriv ici, la première chose que nou fé c'est un exercice pratique sur les avions, deuxièmement une séance de sport, et troisièmement un cours théorique d'une heure en fin de matinée"
Pascal Ely, chef de manoeuvre
750 interventions par an
Ces pompiers disposent de leur propre caserne dans l'enceinte de l'aéroport, au pied de la tour de contrôle, et ne dépendent pas du SDIS. 40 pompiers se relaient tous les jours de l'année, par groupes de sept effectifs.
Heureusement, les incendies majeurs n'arrivent pas tous les jours, et d'autres types d'interventions rythment leur quotidien. Chaque année, ils réalisent en moyenne 750 interventions, la plupart dans l'aérogare sur des passagers. Il y a quelques jours par exemple, ils ont porté secours à une passagère en début d'accouchement, dans un avion à l'arrivée.