Réélu président de la République, dimanche 24 avril avec 58,5% des suffrages face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron, va désormais tenter d’obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale pour mener à bien son projet politique.
Vers une cohabitation ?
Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin prochains. La campagne a déjà commencé avec des oppositions qui espèrent peser dans les débats, voire imposer une cohabitation au président de la République. A La Réunion, la bataille s’annonce rude dans un contexte de recomposition du paysage politique, à droite et à gauche.
Une succession de divisions à droite
A droite, la division entre les pro et les anti-Macron est venue s’ajouter celle héritée de l’échec des élections régionales.
Réunie sur la photo l’an dernier autour de Didier Robert pour les élections régionales, la droite réunionnaise s’est encore déchirée depuis. Résultat : Jean-Jacques Morel à Saint-Denis et Nathalie Bassire, pourtant députée sortante, n’ont pas été investis par le parti "Les Républicains" pour les élections législatives. Dirigé localement par Michel Fontaine, le parti a en revanche renouvelé sa confiance à Nadia Ramassamy, David Lorion et Jean-Luc Poudroux.
L’échec de Valérie Pecresse, le ralliement d’une partie de la droite à Emmanuel Macron et le succès de Marine Le Pen sont venus brouiller un peu plus les cartes.
Cyrille Melchior, le président LR du département, a rejoint le camp macroniste dès le premier tour. Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre, a suivi dans l’entre-deux tours, pendant que Jean-Luc Poudroux rejoignait à l’inverse le camp de Marine Le Pen. Ce matin, sur Réunion La 1ère, il a annoncé qu'il allait démissionner du parti "Les Républicains".
"La République en Marche" et le "Rassemblement National" vont tenter, de nouveau, de s’implanter localement mais ces deux partis sont en manque de candidats crédibles.
"Les Républicains" qui occupent quatre des sièges sièges réunionnais à l’Assemblée ont moins d’un mois pour clarifier leurs positions et trouver une stratégie de survie.
La guerre à gauche
A gauche, la constitution d’un grand rassemblement dès le premier tour semble mal partie.
En 2017, Emmanuel Macron avait réussi à diviser les socialistes en ralliant à sa cause des personnalités comme Gilbert Annette, ou des députés sortants comme Monique Orphée. Seule Ericka Bareigts avait sauvé son siège à l’assemblée. Elle l’a depuis transmis à Philippe Naillet qui tentera de le conserver.
Ce qu’il reste du PS doit maintenant encaisser l’échec d’Anne Hidalgo et surtout résister à l’expansion de la France Insoumise forte du succès de Jean-Luc Mélenchon.
Au niveau national, LFI négocie avec les verts et les communistes. Mais pour la première fois, des représentants du Parti socialiste et de La France insoumise doivent se rencontrer, mercredi 27 avril.
Localement, la majorité régionale, unie derrière Huguette Bello, est censée rester unie pour les législatives, mais elle semble avoir du plomb dans l’aile.
Les députés sortants, Philippe Naillet pour le PS, Karine Lebon pour le PLR et Jean-Hugues Ratenon pour la France insoumise ne devraient pas avoir de concurrence à gauche.
En revanche pour toutes les autres circonscriptions, la guerre est ouverte entre le PLR, le PS, les Insoumis, le PCR et les écologistes. Il leur reste moins d’un mois pour tenter une alliance dès le premier tour. Le parti de Patrice Selly, Banian, membre de la majorité régionale a lui rejoint le camp d’Emmanuel Macron.