A La Réunion, le métier de maçon offre des emplois mais peine à trouver des candidats

Près de 1000 postes de maçons cherchent preneurs sur l'île.
Selon Pôle emploi près de 1000 postes de maçons sont à pourvoir. Et les candidats sont rares. Le métier a la réputation d'être difficile mais offre pourtant des avantages. La FRBTP va lancer une campagne de communication pour faciliter le recrutement et encourager les jeunes à se tourner vers ce métier.

Il est en tête des métiers les plus difficiles à pourvoir. Le métier de maçon ne convainc plus les jeunes en quête de travail. Près de 1000 postes sont ouverts, mais ne trouvent pas de candidats, selon la dernière enquête de Pôle emploi.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

A La Réunion, parmi les plus de 40 000 postes à pourvoir cette année, on cherche 800 maçons.

"Ca n'attire pas les jeunes car ils trouvent que le métier de maçon c'est trop dur pour eux". Ce sont les mots de François Barège, maçon depuis 44 ans. Il a passé sa carrière à exercer ce métier et déplore de ne pas trouver suffisamment de jeunes motivés à exercer sa profession.

Des jeunes de moins en moins motivés

"Ils viennent 2 jours et après c'est terminé." Pour eux, "c'est trop dur, ils ne peuvent pas travailler comme nous les anciens."  A 63 ans, François Barège garde toute son habileté sur les chantiers. Il a commencé sa carrière de maçon en 1979 et n'a jamais changé de voie.

"Il faut persévérer dans ce métier. " Avec l'évolution des techniques de travail, le professionnel concède que les conditions de travail ont évolué ces dernière années. "C'est moins physique qu'avant."

Un souci d'attractivité

Pour la Fédération Réunionnaise du Bâtiment et des Travaux Publics (FRBTP), le constat est le même. "Régulièrement, les entrepreneurs se plaignent du manque de main d'œuvre disponible dans ces corps de métiers là, notamment maçons," explique Philippe Lebon le secrétaire général.  "Ce sont des gens très compliqués à recruter."

Pour Philippe Lebon, il y a clairement un souci "d'attractivité des métiers." Ce qui n'est pas facilité par la forte pratique de "travail au noir". Certains travaillent quelques mois pour toucher les aides Pôle emploi, puis vont travailler sans être déclarés, précise le secrétaire général de la FRBTP.

Une convention sur le travail illégal a été signée en novembre dernier avec la Préfecture.

Embauchés au-dessus du SMIC

Pourtant, face à la pénibilité on trouve aussi de nombreux avantages que met en avant Philippe Lebon.

D'abord, l'existence pour les entreprises affiliées d'une convention collectives qui apporte des garanties aux salariés. Notamment la grille de salaire, qui prévoit une embauche au dessus du SMIC mais des paliers d'évolution de carrière intéressants. Enfin, les artisans disposent d'une caisse de retraite complémentaire.

Et puis, enfin, la fierté d'œuvrer pour l'évolution de l'île. "On construit La Réunion de demain,"  rappelle le secrétaire général.

La FRBTP va lancer une campagne de communication pour faciliter le recrutement et encourager les jeunes à se tourner vers ce métier.