A l'île Maurice, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval ont donné rendez-vous à la presse, hier, samedi 27 mai, pour revenir sur la décision prise par le gouvernement de Pravind Jugnauth de reporter les élections municipales à 2025 alors que le scrutin était censé avoir lieu à la mi-juin.
Les trois leaders politiques n'ont pas évoqué leurs pourparlers en cours pour une possible alliance électorale. Le but de la conférence était plutôt de condamner la décision du Premier ministre mauricien, rapportent notamment nos confrères de L'Express de Maurice.
Vers un recours pour contester le report ?
Navin Ramgoolam a d'ailleurs rappelé que c'était même la première fois que tous les partis de l’opposition parlementaire et extraparlementaire parlaient d'une seule et même voix.
Pour l'ancien Premier ministre, le pouvoir en place voudrait gagner du temps jusqu'aux prochaines élections législatives, par crainte de subir une cuisante défaite. Et Navin Ramgoolam d'assurer que des discusions sont en cours en vue de contester la décision de reporter ces élections qui concernent les cinq municipalités mauriciennes.
Des échanges vifs à l'Assemblée nationale
Levée de bouclier également lors de la dernière séance nocturne de l'Assemblée nationale mauricienne. "Ce pays n'appartient pas au gouvernement du jour, la démocratie n'est jamais la propriété du gouvernement du jour. C'est le gouvernement qui lui est redevable", a notamment fustigé Shakeel Mohamed, député de l’opposition travailliste.
Les dernières élections municipales s'étaient tenues en 2015 et c'est le contexte de la crise sanitaire du coronavirus qui avait été mis en avant pour justifier la prolongation des mandats des conseillers.
Le reportage de notre correspondant Abdoollah Earally :
Un scrutin qui a valeur de test de popularité
Ce scrutin sert généralement de test de popularité pour le gouvernement en place et c'est aussi un tremplin pour les jeunes qui envisage d'embrasser une carrière politique. "On a beaucoup d'exemples de ministres et de députés actuellement en poste qui ont fait leurs premiers pas aux collectivités locales", souligne l'ambitieux Shahfaraz Rughony.
Bien qu'elles ne mobilisent pas autant les Mauriciens que les élections législatives, les municipales servent habituellement de test de popularité pour le gouvernement en place.
Et c'est loin d'être la première fois que ces consultations seraient reportées pour une telle raison dans l'histoire politique de l'île Soeur. Mais le gouvernement assure de son côté que ce troisième renvoi s'explique par un projet de réformes annoncé dans les collectivités locales et les administrations régionales.