"Jay était un enfant lumineux, ses amis disaient de lui qu’il était infiniment gentil. (...) D’une grande sensibilité, il ne comprenait pas l’intolérance et le manque de respect". Les mots sortent difficilement de la bouche de Christine. Cette maman a perdu son enfant le 3 septembre 2021. Jay a mis fin à ses jours après des années de souffrance. Il avait 16 ans et était victime de harcèlement scolaire.
Lorsque Jay a annoncé à ses parents son désir de changer de prénom et d’être reconnu dans le genre masculin, sa famille a été à l’écoute, raconte Christine au micro : "en tant que parent, ça n’est pas évident de passer du elle au il, mais il est primordial de le faire pour le bien de nos enfants. Nos enfants ne nous appartiennent pas, ce sont des êtres à part entière."
Des centaines de victimes dans le monde
Ce 20 novembre pour la journée internationale du souvenir Trans, un rassemblement a été organisé à Saint-Denis. "C’est une cérémonie qui a lieu depuis plus de 20 ans," explique Xylric Lépinay, président de l'association Orizon Réunion. "Elle a pour but de rendre plus visible cette communauté et de faire un deuil collectif, chose que nous n’avons malheureusement pas souvent l’occasion de faire."
Une soixantaine de personnes ont respecté une minute de silence. En l’hommage de Jay et de toutes les autres victimes de l’intolérance. Car le cas de Jay n’est malheureusement pas isolé. Meurtres, suicides, manques d’accès aux soins… Des victimes, "il y en a plusieurs sur la France métropolitaine et plusieurs centaines déclarées au niveau mondial", déplore Xylric Lépinay.
Un message d'espoir
Malgré ce triste constat, c’est un message d’espoir qui est véhiculé dans les différents discours, à l’exemple des mots prononcés par Christine, la maman de Jay : "C’est ensemble que nous pourrons avancer en acceptant nos différences, en ouvrant nos cœurs et notre raison. La tolérance et l’amour ouvrent toutes les portes."