Ce jeudi 28 octobre marque la fin des Etats généraux du Multilinguisme dans les Outre-mer (EGM-OM). Ils s’étaient ouverts à La Réunion, lundi dernier, en présence de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture.
Ces Etats généraux auront duré une semaine. Ils se sont tenus dix ans après la première édition des Etats généraux du multilinguisme dans les Outre-mer à Cayenne, en Guyane.
Une conscience linguistique de plus en plus vive
"Les enjeux sont importants, assure Paul de Sinety, délégué général à la langue française et aux langues de France au ministère de la Culture. Ces derniers jours, un réseau s’est formé et l’attente première est d’entretenir et de consolider ce réseau d’acteurs engagés pour une meilleure reconnaissance des langues Outre-mer, qui constituent les deux tiers du patrimoine linguistique de France".
Selon Paul de Sinety, "une politique linguistique ne se fait pas en claquant des doigts, c’est un long combat". "Mais il y a une conscience linguistique partagée qui est de plus en plus vive", se réjouit le délégué général à la langue française et aux langues de France au ministère de la Culture.
Des délégations des Antilles et du Pacifique
Depuis lundi, six conférences et 16 ateliers se sont tenus autour de la diffusion et l’enseignement des langues ultramarines. Près de 200 personnes y ont participé. Une synthèse des travaux menés avec les territoires et les acteurs sera rédigée. Au total, 99 recommandations auraient été remises durant ces ateliers.
Pour ce rendez-vous, des délégations des Outre-mer se sont déplacées à La Réunion. Ils sont venus de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Polynésie et Wallis et Futuna. Tous les acteurs présents à La Réunion ont demandé à ce que le prochain rendez-vous se fasse dans cinq et non dix ans.
Trouver un équilibre avec le français
Au total, 56 langues sont parlées dans les Outre-mer. Il est donc important "de trouver un équilibre entre ces langues régionales et le français dans l’éducation, l’espace public et la vie sociale et culturelle", explique le ministère de la Culture. L’objectif de ces trois jours, avec les différents acteurs des domaines concernés, était donc "de mener des réflexions et d’affirmer une politique favorable au multilinguisme".
"Il est fondamental de reconnaître que pour beaucoup de marmailles à La Réunion, la langue maternelle est le créole, c’est la langue qu’ils ont dans la tête et le cœur, assure Axel Gauvin, président de « Lofis la lang kréol », qui participait à ces Etats généraux. Ensuite, il faut absolument leur montrer qu’il y a le français et l'enseigner avec les méthodes qui conviennent".
"Encore du chemin"
Cette rencontre a permis de faire le point sur les politiques linguistiques mises en œuvre dans ces territoires des Outre-mer, dix ans après la première édition des Etats généraux du Multilinguisme. Pour la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, en visite à La Réunion, en début de semaine, "le bilan est positif, bien qu’il reste du chemin à parcourir".