À Saint-Paul, un atelier Emmaüs pour donner une seconde vie aux objets

L'atelier Emmaüs Réunion Ouest.
Mobilier ou électroménager, l'atelier Emmaüs Réunion Ouest veut ressusciter les objets jetés aux encombrants pour les remettre sur le marché, tout en créant de l'emploi. Un partenariat novateur entre l'association, le Territoire de l'Ouest et l'opérateur chargé de la collecte.

C'est un espace de 400 m2 flambant neuf qui a été inauguré jeudi 12 décembre à Cambaie, dans la commune de Saint-Paul. Son nom : l'atelier Emmaüs Réunion Ouest ou E4R pour "Emmaüs Réunion réemploi réutilisation recyclage."


Dans ces locaux, de savants bricoleurs s'affairent à désosser une machine à laver le linge ou à poncer un meuble en bois exotique. Objectif : offrir une seconde vie à ces objets, et les remettre sur le marché. C'est ce qu'on appelle "l'économie circulaire."

Regardez le reportage de Réunion la 1ère : 

A Cambaie, le nouvel atelier Emmaüs donne une seconde vie aux objets

Partenariat inédit

"Le démontage va nous servir à quelque chose : ou je peux la sauver, ou je peux récupérer des pièces" explique Patrick, technicien en électroménager. 


Une façon de lutter contre l'obsolescence programmée, de diminuer la production de déchets, mais aussi de créer de l'emploi.

Collecter, réparer, revendre, insérer... Tel est le crédo d'Emmaüs Réunion.


Derrière cet atelier de revalorisation, le deuxième de l'île, un partenariat tripartite assez novateur entre l'association Emmaüs, le Territoire de l'Ouest et la société How-Choong Environnement, qui a obtenu le marché de collecte des encombrants et déchets verts de l'intercommunalité pour six ans.

"Collecte préservante"

"On vise à réutiliser 40 % de ce qui est récupéré par cette collecte préservante, principalement par la revente après réparation" explique Guillaume How-Choong, son gérant.


"Notre boîte à outils à nous c'est d'aller collecter des objets, de les réparer, et ça, ça paye l'organisation" rappelle Bernard Grondin, directeur d'Emmaüs Réunion. "Aujourd'hui Emmaüs est une association qui est autofinancée à 96 % en intervenant sur le TO, la Cirest et la Cinor."

Douze CDI d'insertion


Grâce aux revenus générés par les objets réparés remis sur le marché, l'atelier devrait permettre d'employer à terme douze personnes en CDI d'insertion.


"On sait qu'Emmaüs a un vrai savoir-faire pour former les personnes à réparer ces objets qui finissent souvent à l'enfouissement", salue Emmanuel Séraphin, président du TO et maire de Saint-Paul.

Revendre les deux tiers


Un projet qui s'inscrit également dans la filière REP, la responsabilité élargie des producteurs. Celui qui fabrique, distribue ou importe un produit a l'obligation de prendre en charge sa fin de vie.


À travers ce partenariat entre une collectivité, une entreprise privée et une association, Emmaüs espère réemployer les deux tiers des objets qui passent les portes de cet atelier, pour ensuite les revendre dans les quatre boutiques de l'île au Moufia, au Butor, à Saint-Benoît et Saint-André.