La colère des agriculteurs de l’Hexagone gagne désormais La Réunion. Suite à des discussions ce week-end entrent les organisations syndicales de l’île, des actions se mettent en place plus rapidement que prévu.
La première aura lieu demain, lundi 29 janvier, entre l'Est et le Nord de l'île. La circulation s’annonce compliqué pour ce lundi matin.
Des tracteurs depuis Sainte-Rose, lundi
Le président de l’UPNA, Dominique Clain, appelle les agriculteurs à se rassembler dès 6 heures en tracteurs sur la place des Laves à Piton Sainte-Rose. "On fera ensuite route sur Saint-Benoît pour rejoindre des collègues", explique Dominique Clain sur Réunion La 1ère. Le convoi s’arrêtera à Ravine Sèche pour permettre à d’autres tracteurs de le rejoindre le mouvement.
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"Arrêtez de se plaindre et se mobiliser"
"On prendra ensuite la quatre voies jusqu'à la préfecture de Saint-Denis pour déposer une motion avec nos revendications", poursuit le président de l'UPNA qui espère que la mobilisation sera au rendez-vous.
Tous les jours j'entends des agriculteurs se plaindre, donc à un moment il faut arrêter de se plaindre et se mobiliser pour avoir de vraies annonces et pouvoir travailler dans la tranquilité.
Dominique Clain
"Ceux qui veulent défendre notre cause doivent nous suivre, il y aura un ralentissement plutôt que des blocages", prévient Sylvain Payet, membre de l’UPNA.
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Un convoi depuis Saint-Louis, mardi
Dès mardi, de nouvelles actions sont prévues. La FDSEA et les Jeunes agriculteurs organiseront un convoi entre l'usine du Gol et le Barachois, à Saint-Denis. Cette fois c’est l’Ouest de l’île qui devrait être concerné par des difficultés de circulation.
De son côté, la CGPER a décidé de se retrouver mardi à l'ancienne gare routière de Saint-Denis pour une marche en direction de la préfecture afin de déposer une motion expliquant les difficultés liées à l'agriculture réunionnaise.
"Défendre son gagne-pain"
La Réunion rejoint donc la grogne des agriculteurs qui est en cours dans l’Hexagone depuis deux semaines. A Paris, plusieurs syndicats appellent à un blocus de la capitale et du grand marché de Rungis à partir de demain, lundi.
Dominique Clain, président de l'UPNA explique que les agriculteurs réunionnais ont attendu pour se joindre au mouvement car ils espéraient que "les annonces du gouvernement soient suffisantes et concrètes". "Mais c'est trop peu, on ne peut pas s'en sortir avec ce qu'il a annoncé", souffle-t-il.
A Salazie, Stéphane Sautron est maraicher. Il n'est pas syndiqué, mais il approuve le mouvement national. "Les agriculteurs de métropole ne font que défendre leur gagne-pain et l’avenir des enfants qui arrivent derrière, assure-t-il. Il faut faire bouger les choses, l’agriculture va mal. Les agriculteurs ont des salaires de misère, pourtant il faut bien qu’ils avancent en ayant quelque chose dans la poche".
Pas d'apaisement après les annnonces
Les annonces du Premier ministre n’ont pas apaisé la colère vendredi dernier. Gabriel Attal a promis un "sursaut agricole" en annulant notamment la hausse du Gazole Non Routier. "On a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout le reste", a déclaré le chef du gouvernement. Parmi les mesures pour répondre aux revendications des agriculteurs : la simplification des normes, le respect des lois Egalim, ou encore l'accélération du versement des aides.
La Réunion, solidaire du mouvement national
A La Réunion, des syndicats regrettent l'absence d'annonces pour l'Outre-mer. "La Réunion est concernée par les revendications nationales, mais nous devons en plus faire face à la reconstruction suite au passage du cyclone Belal et aux mauvaises conditions météorologiques de ces derniers jours", ont réagi la FDSEA de La Réunion et les Jeunes Agriculteurs Réunion, qui se disent solidaires du mouvement national.
"On attendait beaucoup plus sur la transition pour les jeunes agriculteurs, sur la souveraineté alimentaire ou encore sur des alternatives aux produits phytosanitaires", expliquait hier déjà Bryan Alaguirissamy, président des Jeunes Agriculteurs Grand Sud. "On doit dépendre moins des autres, produire plus par nous-mêmes, mais on nous donne pas la capacité de travailler, assure-t-il. Aujourd’hui, un agriculteur passe plus de temps à faire de l’administratif qu’à travailler dans son champ".
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