"Je suis là car j’ai consommé du zamal il y a un an", explique un conducteur désormais sans-permis. Dans une auto-école de l’Ouest, des sessions sont organisées toutes les semaines pour permettre aux automobilistes de récupérer leur permis de conduire.
Des tests psychotechniques
Alcool, zamal, cocaïne : chaque week-end à La Réunion, ils sont plusieurs dizaines de conducteurs à le perdent après avoir consommé ces produits addictifs. Pour récupérer leur permis, ils doivent notamment passer des tests psychotechniques avec un psychologue.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Je ne me cherche pas d’excuse"
Comme d’autres, cet automobiliste s’est fait retirer son permis de conduire et doit maintenant se faire évaluer ses réflexes et ses capacités cognitives. "Je ne me cherche pas d’excuse, ni à me dédouaner, je reconnais les faits, avoue cet automobiliste. Mais quand on a des limitations à 30 km/h, c’est compliqué de les respecter".
Des parcours de soin possibles
Le psychologue qui mène ces tests travaille aussi au service addictologie du CHU de Bellepierre à Saint-Denis. Il peut ainsi repérer les candidats au permis qui doivent entrer dans un parcours de soin.
"Pour eux, sur le moment, il ne voit que la sanction, l’annulation ou la suspension du permis et les dépenses que ça applique, explique Bellal Rojoa, psychologue-expert psychotechnique. C’est aussi le moment avec ma casquette de psychologue de parler des soins, des comportements à risques et du rapport au produit stupéfiant".
Le psychologue a même créé une page Facebook pour renseigner les conducteurs sur les démarches à effectuer en cas de retrait de permis et les obligations de tests psychotechniques.
De plus en plus de retrait à cause du zamal et de la cocaïne
Pour les auto-écoles, cette collaboration est importante, car le constat est alarmant.
"L’alcool est une tendance qui dure depuis un certain temps, remarque Emilie Nassibou, directrice d'un centre de permis. En revanche, depuis que les contrôles pour détecter le cannabis et la cocaïne se sont démocratisés, nous avons une hausse des retraits de permis en lien avec ces infractions".
"Avant, on avait en moyenne une personne par an qui venait pour cannabis ou cocaïne, aujourd’hui on en a systématiquement à toutes les sessions de tests psychotechniques", poursuit Emilie Nassibou.
"Une sanction efficace"
Pour cette directrice d'un centre de permis de conduire, "la verbalisation reste le plus efficace". "Une fois que les jeunes se font attraper, ils ne recommencent pas car ils ont trop galéré pendant des mois sans permis et pour le repasser", conclut-elle.