Ancien prêtre de la Plaine-des-Palmistes, le père Ibrahim est face à la justice pour viols et agressions sexuelles

Ancien prêtre de la Plaine-des-Palmistes, le père Ibrahim est face à la Justice pour viols et agressions sexuelles
Ancien prêtre de la Plaine des Palmistes, le père Ibrahim est devant la Justice ce mercredi 13 avril. Son procès va durer trois jours devant la cour Criminelle. Le père Ibrahim est poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur une paroissienne et son fils.

Son procès va durer trois jours et se tient en pleine semaine Sainte. Le père Ibrahim est devant la cour Criminelle de La Réunion à partir de ce mercredi 13 avril. La cour Criminelle est comme la cour d’Assises, mais sans les jurés. Le jugement devrait être rendu vendredi. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Jugé devant la cour criminelle, le père Fabrice Ibrahim reconnait les faits de viols et d'agressions sexuelles sur un mineur et la mère de celui-ci, lorsqu'il officiait à la Plaine des Palmistes

Viols et agressions sexuelles

L’ancien prêtre de la Plaine des Palmistes est poursuivi pour viols et agressions sexuelles "par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction". Ses victimes sont une paroissienne et son fils alors âgé de 14 ans.

Ce matin devant la cour, le père Ibrahim reconnaît "la grande partie des faits, hormis certains détails". "J'ai appris à mieux comprendre ma culpabilité et ma responsabilité", ajoute-t-il.

Un prêtre "très autoritaire"

En 2017, une paroissienne et son fils accusent le prêtre d’avoir abusé d’eux entre 2013 et 2015. Ils décrivent un prêtre très autoritaire qui n’hésite pas à les menacer de conséquences spirituelles s’ils parlent à quiconque des actes sexuels qu’il leur impose régulièrement. Ils se décrivent alors comme étant sous emprise.

Deux ans après les faits, en 2017, l’affaire éclate au grand jour. Rongé par le traumatisme, le fils alors âgé de 18 ans se confie à l’aumônier de l’Université où il étudie. L’aumônier en réfère à sa hiérarchie qui transmettra les éléments à la justice.

Le Père Ibrahim reconnait avoir usé de son autorité pour obtenir des faveurs sexuelles de la mère et de son fils. Il parle de faiblesse de sa part.

A l’époque, l’évêque de La Réunion, Monseigneur Gilbert Aubry, estime que Fabrice Ibrahim a "sali l'Eglise".  Il s’est constitué partie civile dans ce procès.

Son parcours

Le père Fabrice Ibrahim a grandi à Saint-Paul dans une famille où les religions se mêlent. Sa mère est catholique et son père de confession musulmane.

Enfant, il s’improvise déjà prêtre et officie dans des messes factices avec ses cousins. Après l’Université, il entre dans les ordres et fait une partie de son séminaire à La Réunion, puis à Bayonne.

Le 18 août 2002, il est officiellement prêtre. Nommé pour cinq ans à la paroisse Sainte-Geneviève à saint-Joseph, il passe ensuite trois années à Sainte-Rose.

Un "traditionnaliste"

En 2010, il arrive à la Plaine des Palmistes où il dit se sentir bien. Dans le village, il est considéré comme un homme clivant aux idées tranchées, certains le soutiennent, d’autres pas. Il se dit lui-même traditionnaliste.

Fabrice Ibrahim vit en soutane, prône le retour de la messe en latin. Il s’est publiquement élevé contre le mariage pour tous, qualifiant la loi Taubira de loi contre nature.

Les précédentes affaires à La Réunion

Les dernières affaires jugées mettant en cause un prêtre à La Réunion, remontent à plusieurs années. Un curé de Sainte-Marie avait été condamné en 2012 à huit ans de prison pour des viols et agressions sexuelles commis sur un enfant de chœur âgé de 14 ans.

En 2013, un curé de Bras-Panon avait été condamné à cinq ans de prison pour une série d'agressions sur une dizaine de jeunes garçons entre 1989 et 1995 et en 2009.