Un appel au boycott lancé contre l'archipel des Maldives, membre des îles Vanille

Le 27 avril, les Maldives ont réinstauré la peine de mort après un moratoire de 60 ans. La loi est applicable aux enfants dès l'âge de 7 ans. En tant que Président des Iles Vanille, Didier Robert se refuse à tout commentaire, mais se déclare "farouchement opposé à la peine de mort" à titre personnel
Une île paradisiaque aux plages aux eaux turquoise, classé dans le Top 10 des meilleures destinations pour les vacances 2014, l’archipel des Maldives semble avoir tout d’un rêve. Mais dernière ce paradis se cache l’enfer.

Depuis le 27 avril 2014, le président de l’archipel des Maldives, Abdulla Yameen Abdul Gayoom, entend renouer avec les  principes de la charia dans un pays dont la religion d'Etat est l'Islam. Le gouvernement a rétabli la condamnation à mort non seulement pour les adultes, mais également pour les mineurs. L’âge de la responsabilité criminelle est désormais fixé à 10 ans et à 7 ans pour les crimes tels que le vol, la consommation d’alcool, la fornication et l’apostasie. Si ces derniers sont jugés pour meurtre, ils pourront être condamnés à mort  et exécutés à leur majorité. 

Appel au boycott touristique

Contraire au droit international qui interdit l’application de certaines peines aux moins de 18 ans, cette décision a suscité de nombreux mouvement de contestation.  Sur le web, nombre d'anonymes s’insurgent de l’indifférence dans laquelle cette loi a été réinstaurée. Ils appellent à boycotter cette destination de rêve, devenu enfer pour les habitants. Les voyagistes appellent également au boycott de la destination. Mardi 20 Mai, le fondateur de l'agence Nouvelles Frontières, Jacques Maillot, a appelé au boycott des Maldives et lancé «un appel aux voyagistes et aux compagnies aériennes pour une action immédiate ».  Selon lui,  « il y a moyen de peser, d'asphyxier le pays et d'arriver à renverser ce pouvoir qui est en place depuis 2012 », a t-il dit sur la radio RMC.

Le bureau des droits de l'homme de l'ONU a vivement condamné cette décision et appelé le pays à abroger la peine de mort.
Johnny Hallyday y est également allé de son commentaire sur son compte Twitter le 23 mai. « C’est une honte, jamais je n'irai là-bas tant que la peine de mort existera pour les enfants ».

"Ne pas interférer sur les questions politiques de chaque île" mais...

Archipel de l'océan indien, les Maldives ont fait leur arrivée parmi les membres de l'association des îles Vanilles le 12 septembre 2013, aux cotés de l’île de La Réunion, des Seychelles, de Mayotte, de Madagascar, de Maurice et des Comores. L'archipel est ainsi devenu la septième destination du rassemblement.

Le 14 mai dernier, Didier Robert été nommé président de l’association des îles Vanilles. Le Président du conseil régional explique: «La question sur la peine de mort rétablie par les Maldives a été évoquée lors de la réunion des Ministres et membres des îles Vanille à Madagascar le 14 mai dernier. A l'unanimité des membres,  la décision qui a été prise, en conformité avec les statuts de l'association des îles Vanille est bien celle de ne pas interférer sur les questions politiques de chaque île. Néanmoins en tant qu'homme politique, Président d'une collectivité locale à La Réunion, je suis farouchement opposé à la peine de mort et je me range à la position de l'ONU.»
Mineur condamné, un mort en sursis !
Cette semaine un adolescent de 16 ans a été inculpé de meurtre aux Maldives. Selon les autorités locales. Il est accusé d'avoir porté des coups de couteau mortels à un homme de 21 ans, en décembre, dans une bagarre sur fond de trafic de drogue à Male, capitale d'un pays pour le moment plus connu pour son attrait touristique. Il est le premier mineur susceptible d'encourir la peine de mort depuis son rétablissement. Un peine de mort qui, si elle est effective, sera appliquée dès la majorité du condamné.
La dernière peine capitale aux Maldives a été administrée, il y a 60 ans, en 1954.