Un avis de tempête frappe actuellement l’Arche de Noé à Sainte-Anne. En difficulté depuis le début de la crise Covid, les dons ayant considérablement diminués, l’association risque de "se fracasser sur le rocher de l’indifférence" après 26 ans d’existence.
Privée de fonds publics, l’association survit depuis des années grâce à la générosité des donateurs. Mais, explique sa présidente Astrid Puissant, "l’association n’en peut plus de galérer pour réunir les 15 000 euros nécessaires à son fonctionnement quotidien."
Car, en plus de la nourriture pour les pensionnaires, 150 chiens et chats répartis dans deux structures à Sainte-Anne et Sainte-Rose ainsi qu’en familles d’accueil, s’ajoutent les frais vétérinaires ou encore le salaire des quatre agents de chenil dont certains sont en poste depuis plus de 10 ans.
Ainsi, des cagnottes sont régulièrement lancées sur des plateformes en ligne pour tenter de récolter les fonds nécessaires, mais ces derniers temps les dons se font rares, tout comme les adoptions.
Si l’association n’arrive plus à collecter, elle annonce fermer ses deux structures fin juin 2022. Elle en appelle aux collectivités, car la microrégion Est est la seule qui ne possède pas de refuge animalier intercommunal.
L’arche de Noé propose ainsi la création d’un vrai refuge à Sainte-Rose. Un projet systématique retoqué par les autorités explique Astrid Puissant.
Peu ou pas d’adoption, et des euthanasies systématiques à la fourrière
Si certains protégés arrivent, parfois, à trouver une famille, nombreux sont ceux qui restent sans maîtres et, de fait, aux bons soins de l’association. Car, une mise en fourrière serait synonyme d’arrêt de mort sous quatre jours.
En effet, à La Réunion, le nombre d’euthanasie d’animaux, par habitant, a doublé en 20 ans dans le cadre d’une politique de gestion de l’errance animale. L’Etat estime que, dans l’île, plus de 70 000 chiens se baladeraient dans l’espace public dont la moitié serait divaguant, donc avec des propriétaires qui les ont abandonnés.
Livrés à eux-mêmes, ils se reproduiraient sans contrôle. Idem pour les chats. Selon le site "Animaux en détresse", une chatte, sans moyen de contraception, peut avoir 4 portées par an soit environ 16 chatons et 150 chatons durant toute sa vie. Des animaux qui finissent souvent sous les roues d’une voiture.
Une stérilisation des animaux errants permettrait de limiter l'augmentation exponentielle inévitable de ces chiens et chats abandonnés. Des campagnes gratuites, notamment pour les femelles, sont régulièrement mises en place par les communautés de commune.