Archipel des Glorieuses : la création d'une réserve nationale par la France contestée

L'archipel des Glorieuses est officiellement classée réserve naturelle nationale par la France, depuis le 8 juin 2021. Ce décret, publié au journal officiel deux jours plus tard, est contesté par de nombreux élus malgaches, dont Rossy, célèbre chanteur devenu député. 

La possession par la France des îles Éparses est un sujet sensible à Madagascar. Sans surprise, l'officialisation par décret du 10 juin 2021 de la création d'une réserve naturelle aux Glorieuses (archipel situé au Nord-Est de la Grande île), a fait bondir les élus malgaches qui réclament depuis des années la restitution de ces terres.

En octobre 2019, lors de sa visite dans l'océan Indien le Président français, Emmanuel Macron, s'était arrêté sur Grande Glorieuse. Ce 13 octobre, le chef de l'Etat avait annoncé son intention de faire de ce morceau de France un sanctuaire de la biodiversité dès 2020. La crise Covid a retardé le projet, mais il est désormais officiellement lancé. Des scientifiques français souhaitent, que cette décision concerne l'ensemble des îles Éparses (Tromelin, Juan-de-Nova, Bassas-de-India et Europa). Si écologiquement et scientifiquement, cette décision est audible pour les pays occidentaux, elle est nettement plus contestable pour Madagascar et les pays autrefois colonisés.

Rossy un député et une voix

 

Le député, Paul Bert Rossy Rahasimanana, ex-star de la chanson malgache, a immédiatement réagi à cette officialisation, écrit 2424.mg. Il a appelé à une grande manifestation contre cette décision qui obère totalement les revendications malgaches sur les îles Éparses. Dès le lendemain de l'indépendance, ce sujet a été un point de tension diplomatique entre les deux pays. En 1976, le président de Madagascar saisissait les Nations unies. En 1979, l'ONU demandait à la France d'entamer des discussions avec l'ex-colonie pour la restitution des cinq îles. 30 ans plus tard, le sujet ressurgissait, puis disparaissait en fonction : "d'arrangements discrets", écrit France Culture qui cite Le Monde

En fait, les discussions diplomatiques n'ont jamais réellement cessé, mais ce sujet semble être devenu un point de pression pour l'exécutif malgache. Certes, ces îles appartiennent historiquement à Madagascar. Elles auraient dû réintégrer ce pays dans les années soixante, mais en 2021 et compte tenu des enjeux environnementaux, cette réserve est-elle si contestable ?