Il y a 77 ans, le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitulait face aux forces alliées, après six ans d’une guerre qui aura fait au moins 60 millions de morts à travers le monde.
A La Réunion, comme partout en France, plusieurs cérémonies de commémorations ont été organisées, et la plus importante dans l'île a eu lieu à Saint-Denis, au pied du monument de la Victoire, en présence du préfet Jaques Billant, de personnalités politiques et bien sûr de militaires, d'anciens combattants, et des membres de forces de l'ordre.
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Se souvenir des sacrifices passés
Le préfet Jacques Billant a souligné l'importance de ce "rassemblement autour des valeurs, de la mémoire et de la solennité". Une commémoration "qui nous permet aussi de nous souvenir de tous les efforts qui ont été accomplis par nos aînés pour s'engager dans le chemin de la réconciliation à travers la construction de l'Europe", a rajouté le représentant de l'Etat.
La classe Défense du collège Adrien-Cerneau à l'honneur
Au milieu des officiels, se trouvaient également des élèves de 3ème de la classe Défense du collège Adrien-Cerneau de Sainte-Marie. Pour rappel, ces classes ont été créées en 2016 dans le cadre d'un dispositif national dont le but est de "favoriser le lien armée-Nation-Jeunesse pour lutter contre le décrochage scolaire".
"C'est beaucoup d'émotion et c'est un honneur pour notre classe de représenter notre collège", a réagi Veejaya, l'une des élèves croisées sur place. "C'était un peu impressionnant de voir tous ces policiers à côté de nous et le préfet qui nous serre la main", a confié pour sa part le jeune Kilian Rickmounie en marge de la cérémonie.
Raconter la résistance
"Ca fait plaisir, confirme Enzo Nija. En plus la seconde guerre mondiale, c'est un sujet qui m'intéresse. Du coup, pour moi c'est bien d'assister à tout ça. C'est impressionnant parce qu'on ne se sent pas à notre place quand on voit ces gens avec plein de médailles".
Le jeune élève de 3ème confie être "admiratif" de la résistance française. Avec ses camarades, ils ont même décroché le premier prix du Concours national de la résistance et de la déportation, en créant un jeu de société baptisé "L'Odysée du train-fantôme", du nom de ce tragique épisode de fin de la seconde guerre mondiale qui a vu un train déportés partir de Toulouse en juillet 1944 et arriver deux mois plus tard au camp de concentration de Dachau.
Des vétérans attentifs à la situation en Ukraine
Et puis bien sûr, les vétérans de l'armée ont participé pleinement à la cérémonie de ce dimanche matin. Difficile pour ces derniers de ne pas penser aussi à ce qui se passe en ce moment même en Ukraine.
"Oui, ça nous parle parce qu'on est concerné (...). C'est quelque chose qui risque de s'enflammer", commente Jean-Claude Paton, le président d'une association d'anciens militaires basée à Saint-Louis. Et forcément, cela réveille des mauvais souvenirs...
"Un douloureux écho du temps"
"Pour la plupart, on a fait des OPEX (opérations militaires extérieures, ndlr). On a fait Sarajevo ou les Balkans. Et donc on sait ce que c'est une guerre urbaine et on ne souhaite pas que ça arrive en France...", rajoute-t-il.
Avec ce terrible conflit en cours en Ukraine, cette journée nationale sonne aujourd'hui comme "un douloureux écho du temps", a écrit Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, dans un texte adressé à toutes les préfectures de France.