L'association chanvre de La Réunion suit les débats au Sénat concernant l'usage thérapeutique

Le cannabis, la plante qui est au cœur de tous les phantasmes et de toutes les polémiques. Mercredi 29 mai 2019, les sénateurs ont débattu du cannabis à usage thérapeutique. L'un des axes d'utilisation étudié par l'association chanvre de La Réunion.
Le zamal a un avenir légal à La Réunion. Depuis un peu moins d'un an, l'association chanvre de La Réunion étudie les différents débouchés pour la culture du cannabis. En entendant parler de chanvre Indien, tout le monde pense fumette, mais cette plante cache bien d'autres ressources. Les amateurs de volutes de fumée se battent pour développer des plants riches en THC (Tétrahydrocannabinol), la substance psychotrope. Pourtant, il est réducteur de laisser le cannabis à ce ghetto. Nous redécouvrons en ce moment toutes le possibilités que nous offre le chanvre. Habit, construction, nourriture, médecine sont concrets.
 

Le cannabis a des vertus thérapeutique


Mardi après-midi, les sénateurs ont pourtant entrouvert la porte de la légalisation du cannabis thérapeutique. La sénatrice D'EELV, Esther Benbassa a rappelé que 82 % des Français sont aujourd'hui favorables à une utilisation de ce produit dans le cadre médical. La France est l'un des rares pays Européen à ne pas avoir légalisé cette utilisation qui est pourtant reconnue par l'ensemble des pharmaciens de la planète. Des molécules de cette plante sont des anti-douleurs confirme Claude Marodon, pharmacien et membre de l'ACR : "Nous savons que les principes actifs du cannabis soulagent les patients qui souffrent de cancer. Le THC et le CBD sont les principales molécules qui permettent de soulager le patient. Elles peuvent également être efficaces contre d'épilepsie".
 

Des agriculteurs ont été formés


Sous l'impulsion de Benjamin Coudriet, président de l'ACR, une cinquantaine d'agriculteurs ont suivi des formations pour se perfectionner dans la culture de cette plante. Deux sessions ont été organisées, l'une dans l'Est et l'autre dans l'Ouest. Elles se sont déroulées en octobre et novembre 2018. 
Trois axes de développement étaient au coeur de ces cessions. Produire des graines pour l'alimentation, des fibres pour la confection et la matière première pour fabriquer du béton.
 

Des graines, des vêtements et du béton


Les graines de cannabis sont consommées par les végans. Elles présentent une source de protéine végétale, apportent huit acides aminés, des fibres alimentaires et des vitamines B1, B2, B3, B6, C et E.
La fibre de cette plante est connue et utilisée depuis des millénaires pour la confection de vêtements et le tissage de cordes. 
Nous avons également redécouvert la possibilité de fabriquer du béton. Non seulement, les maisons sont solides, mais ce matériau à des capacités isolantes, de résistance aux moisissures et aux rongeurs. Il a également l'avantage d'être réutilisable pour une nouvelle fabrication après destruction.
 

Le cannabis est une vraie diversification


Le champ des possibles permet d'envisager de nouveaux projets. La Réunion, productrice de zamal récréatif, illégal, peut devenir une terre de plantation pour le chanvre indien. S'il n'est pas encore question de remplacement de la canne, les possibilités qui s'ouvrent aux agriculteurs sont à prendre au sérieux. Des tests sont prévus Benjamin Couriet, président de l'ACR explique : "Vous savez le chanvre fait parti de notre vie depuis des millénaires. La Cannebière à Marseille est directement liée à l'industrie de cette plante. En Inde, en Chine son exploitation n'a jamais cessé. Il faut que La Réunion se lance ce projet. C'est l'avenir".