Quelques jours plus tôt, la victime avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves lors d’un cours sur la liberté d’expression. Dominique Rivière, président de la Ligue des Droits de l'Homme de la Réunion a appelé à manifester le mardi 20 octobre à 18h, sur le Parvis des Droits de l'Homme à Champ Fleuri, en soutien aux enseignants.
Emmanuel Macron s’est rendu sur les lieux de l’attaque, le collège du Bois-d’Aulne. Il a exprimé sa solidarité avec "tous les enseignants de France".
À tous les enseignants de France. pic.twitter.com/YLlIVILTaN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 16, 2020
De l’émotion et de l’incompréhension à La Réunion
Omar Issop Banian, secrétaire du groupe de dialogue interreligieux "ne trouve plus les mots face à ce qui se passe dans notre pays." "S’attaquer à un professeur, c’est une grande souffrance", a-t-il déclaré, en proie à l’incompréhension face à cette situation.
Bernard Hay, président de l’association des professeurs d’histoire géo de l’océan indien est "sidéré" par cette nouvelle.
Les professeurs d’histoire-géographie sont en première ligne à travers l’enseignement moral et physique.
Il rappelle également l’importance de donner aux jeunes "à la fois de l’instruction, des connaissances, du savoir mais aussi un esprit critique."
De nombreux réunionnais sont également touchés par cet acte. "On est une communauté de paix, témoigne un Dyonisien d'origine musulmane. On a toujours été en paix. La mort de chaque personne sa touche tout le monde c'est normal." Julien, en vacances à La Réunion estime que "ça fais du tord à l'Islam."
On est dans un pays de liberté, chacun pense ce qu'il veut. Chacun sait les valeurs qu'il a en lui et tout le monde ne peut pas aimer les mêmes choses. Il faut un peu de tolérance. Les gens ne se respectent pas suffisamment en Métropole.
"En tant que musulmane, je trouve ça désespérant pour l'Islam, déplore une passante. Le vivre-ensemble est complètement gâché par rapport à toutes ces histoires et c'est de plus en plus inquiétant."
Le député Jean-Hugues Ratenon estime que "le professeur qui a été décapité était dans son rôle d’éducation."
Il est de notre responsabilité face à de tels acte d’avoir un soutien total vis-à-vis de tous ceux qui, chaque jour, donnent de leur temps et de leur connaissance à la liberté.
Didier Robert, a également exprimé sa solidarité envers les proches de la victime.
Cet acte d’une violence inouïe s’attaque directement à deux piliers fondamentaux de notre institution: l’Education et la Liberté d’expression. Ces deux valeurs chères à notre République sont indissociables l’une de l’autre, et doivent être préservées coûte que coûte.
Dans un communiqué, le président du Conseil Départemental a condamné fermement "fermement ce crime terroriste odieux qui ne trouve aucun fondement dans nos valeurs humaines et qui est une atteinte aux valeurs même de la République". Il a également adressé sa solidarité envers la famille de la victime, "à ses proches et à l’ensemble du corps enseignant".