Atteinte de sclérose en plaques, Charline raconte sa maladie

Atteinte de sclérose en plaques, Charline raconte sa maladie
Ce lundi 30 mai, c'est la journée mondiale de la sclérose en plaques. Rencontre avec Charline, une infirmière de 36 ans, atteinte par la maladie.

Son sourire est bienveillant et ses yeux bleus pétillants. Charline rayonne et aucun signe ne laisse présager que la mère de famille est atteinte de sclérose en plaques. Sauf quand elle parle de son quotidien. "J'étais une grande sportive mais aujourd'hui, même la marche est compliquée. Je m'oblige à faire deux marches par semaine. Au début, ça durait 30 minutes. Désormais j'arrive à marcher une heure et demi".

       

"Pourquoi moi ?"

"Les premiers symptômes sont arrivés du jour au lendemain, avec des pertes de sensibilité... Et un jour, c'est l'hémiplégie, raconte la jeune femme. Je suis allée faire une IRM et les examens ont confirmé le diagnostic : j'ai la sclérose en plaques". Charline a alors 34 ans quand elle apprend qu'elle est atteinte de cette maladie.

Tout s'effondre, tous les projets qu'on avait prévu, qu'on s'imaginait. Tout est remis en question ! Et de la colère : pourquoi moi ?

Charline, atteinte de sep    

Un cadeau de la vie

Depuis deux ans, Charline a travaillé sur l'acceptation de la maladie. "Les gens vont être choqués mais je peux le dire aujourd'hui : cette maladie est un cadeau de la vie car je n'étais pas dans mon bon chemin de vie, confie la dionysienne. Il faut savoir s'écouter, faire des choses bien pour son corps, sinon il nous le dit. J'étais dans ce truc-là et la maladie est apparue. Mon système immunitaire s'attaque à moi pour me détruire, donc c'est que je ne faisais pas les bonnes choses pour lui."

Regardez le reportage de Réunion la 1ère : 

Sclérose en plaques : le combat de Charline

  

200 malades à La Réunion

La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du système nerveux central, localisée dans le cerveau et/ou la moelle, dont on ne cerne pas l’origine. Elle touche 200 personnes à La Réunion, au trois quart des femmes. Les premiers signes apparaissent généralement vers 30 ans. Il s’agit de symptômes que le patient ressent mais que les autres ne voient pas comme la fatigue, les troubles visuels, sexuels ou encore urinaires.

      

Une maladie à vie

Pas question de tomber dans le misérabilisme. Chez Charline, on va de l'avant. "J'aurai cette maladie à vie. Je mourrai avec cette maladie mais je ne mourrai pas de cette maladie." Charline a refusé le traitement médical qui permet de diminuer les poussées inflammatoires. Elle a choisi de gérer grâce à des méthodes alternatives comme la sophrologie. "On a tous la même maladie mais chacun son chemin pour la gérer. J'ai refusé le traitement car j'ai d'abord eu besoin de comprendre ce qui m'arrive et comprendre la maladie. Aujourd'hui, j'ai trouvé mes réponses. Quand je sens que j'ai trop de symptômes, cela veut dire je ne m'écoute pas et il faut que je freine quelque chose."

 

    

Être accompagné

"Le plus important est de ne pas rester isolé, conseille la mère de famille. Être accompagné par ses proches et par les associations". Cette journée mondiale du 30 mai est là pour sensibiliser le grand public sur cette pathologie fréquente, mais mal connue. Frédéric Andrés est le président de l'association "Sep Sports and Co", créée il y a neuf mois pour aider les patients : "il est difficile d'en parler car les symptômes ne sont pas visibles. C'est là toute la complexité. Notre but : en parler librement et faire changer les regards sur cette maladie invisible".

Regardez l'interview de Frédéric Andrés :

interview : Frédéric Andrès journée mondiale de la sclérose en plaques