Attention au sommeil, un besoin primordial pour nos marmailles

Quinzaine académique de l'école maternelle
Une Quinzaine académique de l'école maternelle a débuté ce lundi 28 octobre sur le campus du Moufia. Parmi les premiers sujets abordés, la problématique du sommeil chez les enfants. Ce dernier ne doit pas être négligé, puisqu'il est un besoin physiologique et permet un meilleur apprentissage.

Depuis ce lundi 28 octobre et jusqu'au 8 novembre prochain, le campus du Moufia accueille la 2ème Quinzaine académique de l'école maternelle. "L'école maternelle est à la base de tous les apprentissages, pourtant elle est méconnue. On a souhaité en montrer toutes les facettes, et parfois celles qu'on ignore", souligne Patrick Lallemand, inspecteur de l'Education nationale

L'événement accueillait notamment la professeure de neuropsychologies Stéphanie Mazza, conférencière à l'INSPE de Lyon, qui a étudié pendant plusieurs années le lien entre le sommeil et les performances des enfants, en termes de mémorisation, d'attention, ou encore de gestion du stress.

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

L'enseignement à l'école maternelle est primordial. C'est pourquoi une quinzaine académique y est consacrée depuis ce lundi.

Plus d'écrans et moins de sommeil

En un siècle, le temps de sommeil moyen a baissé de près d'une heure, et ce même chez les enfants. Les enseignants sont nombreux à en constater les conséquences : beaucoup voient des élèves arriver épuisés à l'école, rapporte Patrick Lallemand, inspecteur de l'Education nationale. 30% des enfants présentent des difficultés faute de sommeil. 

"Ce que nous remontent les enseignants, c'est beaucoup l'utilisation d'écrans. C'est un des facteurs qui contribuent au manque de sommeil. J'ai vu des enfants me parler de films qu'ils ont regardé jusqu'à minuit avec leurs parents", poursuit-il.

La sieste de l'après-midi, primordiale

Quand on parle du sommeil des enfants, il ne s'agit pas forcément que de celui pendant la nuit. La sieste de l'après-midi elle aussi, ne doit pas être négligée, bien au contraire, souligne Maryse Chrétien, présidente de l'AGEM (Association générale des enseignants d'écoles maternelles publiques). 

"La sieste au quotidien a toute son importance parce que c'est physiologique, c'est biologique" chez les enfants, insiste-t-elle. Elle revient d'ailleurs sur cette croyance, fausse, qu'elle empêcherait les petits de dormir le soir venu. 

"La sieste est très réparatrice pour les enfants, ce n'est pas un point négatif qui diffère le sommeil du soir, qui fait lui l'objet d'autres soucis, comme les écrans"

Maryse Chrétien, présidente de l'association générale des enseignants des écoles maternelles

Un besoin physiologique chez les jeunes enfants

La sieste d'après le déjeuner permet à l'enfant de mieux apprendre, de pouvoir se reposer, et ensuite d'être plus présent lors des activités mises en place par les enseignants. Or, elle n'est pas obligatoire, mais juste recommandée, à l'école maternelle, même si elle est un besoin physiologique chez les jeunes enfants, rappelle Maryse Chrétien. Ainsi, 40% des élèves de moyenne section éprouvent le besoin de se reposer. 

En attendant que les enfants puissent s'en passer, "entre 3 et 5 ans, peut-être en moyenne ou en grande section", aux enseignants "de faire très attention à ceux qui auront besoin d'un temps de sieste plus important qu'un autre", ajoute-t-elle. 

"Il est important de connaître le développement moteur, cognitif, physiologique, de l'enfant, et de se rappeler qu'il y a différentes moments dans la journée pour se reposer, manger, bouger"

Maryse Chrétien, présidente de l'Association générale des enseignants des écoles maternelles

Des conséquences au manque de sommeil

En cas de manque de sommeil, les conséquences sont directes chez les petits : problèmes de comportement, troubles de la croissance et du langage. "Le sommeil est important pour que les enfants puissent se construire, grandir, et ça va les aider dans leur apprentissage", insiste Maryse Chrétien. 

Pour résumer, un enfant doit pouvoir dormir tous les soirs à la même heure, ne pas être soumis à la lumière des écrans avant de se coucher, et pouvoir faire la sieste l'après-midi s'ils en ont besoin, achève la présidente de l'AGEM.