Avancée dans le traitement du chikungunya

Les chercheurs de l'Inserm ont découvert une protéine essentielle à la réplication du virus chikungunya dans nos cellules. Une avancée qui ouvre la voie à un futur traitement.
 
Le chikungunya est une maladie infectieuse causée par un virus transmis à l’homme par les moustiques tigres. Originaire d’Afrique, il a causé de récentes épidémies en Amérique, Asie, et dans l’Océan Indien, notamment à La Réunion où, en 2005, 270 000 personnes ont été infectées. La maladie se caractérise par une forte fièvre et des douleurs intenses qui peuvent perdurer plusieurs mois empêchant les patients de se déplacer normalement et de poursuivre correctement leurs activités quotidiennes. D’ailleurs, en langue Makondé chikungunya signifie « l’homme qui marche courbé ».
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Si les manifestations cliniques de la maladie sont facilement identifiables, le mécanisme permettant l’infection des cellules et la multiplication du virus restent incomprises. Les chercheurs se sont donc penchés sur la réplication du virus, notamment pourquoi ce dernier cible les cellules musculaires et celles des articulations de manière préférentielle, et engendre ces signes cliniques.

Sous la direction d’Ali Amara (Inserm, CNRS, Université de Paris) à l’Institut de Recherche de l’Hôpital Saint-Louis AP-HP, en collaboration avec l’équipe de Marc Lecuit (Institut Pasteur, Inserm, département des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP et Université de Paris), des chercheurs ont identifié une protéine cruciale pour la réplication du virus dans ses cellules cibles. Des travaux, publiés dans la revue Nature, qui ouvrent des perspectives thérapeutiques dans la lutte contre le chik.
 

FHL1 : une protéine essentielle

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Cette protéine, appelée FHL1, est une molécule présente majoritairement dans les cellules musculaires et les fibroblastes, les cibles privilégiées du virus. En temps normal, elle participe au fonctionnement du muscle sain mais elle serait détournée de cette fonction par le virus pour assurer sa réplication dans les cellules cibles. Le rôle précis de FHL1 dans l'infection virale n'est pas encore entièrement compris. Les chercheurs vont maintenant tenter de déchiffrer le mode d'action de la protéine au niveau moléculaire.

A l’heure actuelle, seuls des traitements symptomatiques sont disponibles pour les patients souffrant d’une infection par le virus chikungunya.