Avez-vous un "sang rare" ? Les collectes de l'EFS vous permettent de le savoir

Don du sang
Cette semaine, l'Etablissement français du sang sensibilise à ces groupes sanguins rares, qui ne sont partagés que par moins de 4% de la population. L'occasion de peut-être donner son sang et de découvrir si son groupe sanguin est commun ou non.

Certains parmi vous possèdent peut-être un sang rare sans même le savoir. C'est pourquoi l'Etablissement français du sang Réunion océan Indien organise une Semaine de sensibilisation aux sangs rares. 

Outre les groupes sanguins AB et O, et les rhésus négatif et positif, des centaines d'autres groupes sanguins bien moins courants existent.

Des groupes sanguins portés par moins de 4% de la population

Ce que la médecine appelle un "sang rare", en France, ce sont les groupes sanguins si peu fréquents qu'ils "ne sont portés que par moins de 4% de la population", et que ces personnes ne peuvent être transfusés avec un autre groupe sanguin. 

"Sur un globule rouge, il y a à peu près 390 marqueurs qu'on appelle les antigènes, regroupés dans 46 systèmes, tous différents. C'est ce qui fait qu'il y a une spécificité et diversité incroyable des sangs"

Dr Idriss Delouane, directeur de l'EFS Réunion

18 000 sangs rares connus 

Dans les sangs rares on va avoir un antigène, présent chez presque tout le monde, sauf chez une personne. 

"De façon globale, le registre national est autour de 18 000 sangs rares connus, mais un million d'autres personnes ont un sang rare et ils ne le savent pas".

Dr Idriss Delouane, directeur de l'EFS Réunion

Exemple : le "Bombay", groupe sanguin rare découvert en Inde en 1952 et porté par une personne sur un million en Europe, et qui possède sa propre déclinaison, le "Bombay réunionnais", parmi la population de l'île. Le Dr Idriss Delouane, directeur de l'EFS Réunion, cite également le "RH nul", encore plus rare, présent chez seulement "une cinquantaine de personnes connues dans le monde". "D'où l'importance que ceux qui ont un sang rare se mobilisent pour les autres et pour eux-mêmes", souligne le médecin. 

Difficultés de transfusion 

La difficulté pour les personnes au sang rare, c'est qu'elle ne peuvent être transfusées qu'avec un sang aux mêmes particularités. "Sinon le corps risque de créer des réactions, des anticorps, qui font que les transfusions futures seront difficiles voire impossibles", explique le Dr Idriss Delouane. 

Une situation particulière à La Réunion

Cette semaine de sensibilisation est d'autant plus importante qu'à La Réunion, le métissage de la population amène à la création de groupes sanguins rares. 

"L'Afrique, les Caraïbes et l'océan Indien sont la terre du sang rare. Quand on a des ancêtres de ces régions on est d'autant plus concerné. Les conditions géographiques jouent énormément. Quand vous êtes né dans un pays où vous avez des ancêtres, et que vous vous déplacez dans un autre pays, vous pouvez devenir un sang rare" 

Dr Idriss Delouane, directeur de l'EFS Réunion

C'est ainsi que le rhésus négatif, par exemple, est présent chez 15% de la population française, alors qu'en Chine, la proportion de la population qui le porte tombe à 0,5%. "Il y a une grande difficulté pour transfuser à ce moment-là", conclut le Dr Idriss Delouane. 

Donner son sang pour se renseigner sur son groupe

Un des moyens de savoir si notre groupe sanguin est considéré comme rare, c'est encore de donner son sang lors d'une collecte. D'autant que plus les donneurs sont divers, plus tout un chacun aura de probabilité de trouver un sang compatible en cas de besoin.  

"Le but de cette semaine, c'est de sensibiliser, informer, et amener les gens, à travers un don à découvrir la spécificité de leur groupe sanguin". 

Dr Idriss Delouane, directeur de l'EFS Réunion

En cas de découverte d'une spécificité de son groupe sanguin, le donneur sera guidé dans les éventuelles démarches à réaliser. "Il est important de mobiliser le cadre familial, parce que souvent on va retrouver dans la famille des personnes qui ont aussi cette spécificité", souligne le directeur de l'EFS. 

Conservés dans des banques centralisés 

Au-delà, "les sangs rares sont prélevés, traités et congelés, et gardés dans des banques centralisées". La Réunion dispose d'une banque régionale de sang, hébergeant les poches prélevées localement, pour coller aux besoins spécifiques de la population. La France possède par ailleurs "la plus grosse banque de sangs rares au monde, avec plus de 8 000 produits" précise fièrement le Dr Delouane. 

Les précisions du Dr Idriss Delouane, directeur de l'EFS Réunion : 

Sang Rare : précisions d’Idriss Delouane, directeur EFS à La Réunion