"Stop au braconnage, achetez des palmistes cultivés par nos agriculteurs !" C'est le message d'alerte lancé par le Parc National de La Réunion à l'appoche des fêtes de fin d'année.
Que ce soit au réveillon de Noël ou ceui du Nouvel An, le palmiste trouve toujours une place de choix sur les tables réunionnaises. Que ce soit en salade, en gratin ou en accompagnement de poulet ou de porc, le mets trouve toujours preneur.
Le palmiste, ainsi prisé dans l'assiette, fait aussi l'objet de braconnage. En juin dernier, le Parc National communiquait sur l’interpellation de 3 braconniers présumés qui détenaient, alors, 49 choux de palmistes. Le 12 novembre 2020, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a prononcé des peines d’emprisonnement à l’encontre de ces 3 individus. Elles vont de 1 an à 9 mois de prison ferme auxquelles il faut ajouter des périodes de sursis. Ils devront indemniser la partie civile, le Parc national de La Réunion et l’ONF, dans le cadre de la restauration du milieu touché et ne pourront plus se rendre dans la forêt de Takamaka pendant 3 ans. Leur chauffeur, lui, a été condamné à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et a vu son véhicule personnel être confisqué.
Le palmiste rouge, une espèce vulnérable
Le palmiste rouge des hauts, espèce endémique de La Réunion, est classée vulnérable sur la liste rouge de l’UICN1, Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Très répandue à la fin du XIXème siècle dans les forêts des Hauts de La Réunion, le palmiste rouge est devenu rare à l'état sauvage.
Même s’il est cultivé, il continue à être braconné dans les forêts des Hauts. Les braconniers coupent ainsi les palmistes jeunes, qui n'ont pas encore produit de graines, mettant en péril le renouvellement naturel de l’espèce. Un palmiste coupé est en incapacité de repousser. De plus, la coupe sauvage des palmistes entraîne la privation d'habitat et de nourriture pour un certain nombre d'insectes, d'oiseaux et pour le Gecko vert de Bourbon, ou Lézard vert des Hauts, espèce endémique de la Réunion, classée « en danger » sur la liste rouge de l’UICN.
Le Parc National demande ainsi aux amateurs de palmistes de privilégier l'achat de palmistes auprès des agriculteurs qui produisent la même variété de palmiste, sur des terrains privés, en respectant la législation.
Les camps de braconnage font l'objet d'une traque accrue de la part des autorités. En septembre dernier, plus de 1 400 kilos de détritus, laissés par les braconniers dans les hauts de l'Est, ont été évacués par hélicoptère.
Le 7 décembre 2020, 8 camps ont été évacués par hélicoptère dont 3 avec un système de grappin télécommandé. Des camps très difficiles d'accès, tous situés en plein cœur du Parc National, sur les communes de la Plaine des Palmistes, Saint-Benoît et Sainte-Rose. Des camps de braconniers pratiquant la coupe de palmistes, la pêche en rivière et la chasse tangue. Environ 15 m³ de déchets ont ainsi été évacués soit 1,5 tonnes environ.