Les dauphins, visibles toute l’année à La Réunion
Dans le lagon réunionnais, vingt et une espèces de cétacés (dauphins, cachalots, baleines et globicéphales compris), sur les trente-trois présentes dans la zone, ont pu être observées. Parmi elles, les plus observées sont les dauphins à long bec et le grand dauphin de l’Indo-Pacifique visibles toute l’année près des côtes.
Il y a deux semaines, une quinzaine de grands dauphins se donnaient en spectacle au large de la Grande Chaloupe.
Sont présents également, mais plus rares à observer : le dauphin tacheté pantropical, le dauphin de Fraser, dont les groupes peuvent atteindre plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’individus, et le dauphin d’Electre.
Une population de grand dauphin de l'Indo-Pacifique est relativement sédentaire autour de la baie de Saint-Paul. Un programme particulier, mis en place par l'association Globice, permet le suivi de cette population. 92 individus ont été identifiés grâce à leur nageoire dorsale. Depuis 2010, une étude génétique, menée en partenariat avec la Brigade de la nature de l'océan Indien (BNOI), permet d'évaluer leur degré de sédentarisation.
Une journée pour protéger et sensibiliser
Les scientifiques s’intéressent à la biodiversité présente dans les eaux réunionnaises, afin de mieux connaître les richesses du patrimoine et les protéger. A La Réunion, l’association Globice, Groupe Local d’OBservation et d’Identification des CEtacés, s’est donnée pour mission la préservation des cétacés. Elle organise des interventions en milieu scolaire, participe à de nombreuses manifestations publiques et effectue des campagnes de formation auprès des professionnels de la mer.
Cette journée mondiale est également l’occasion de mettre en lumière les massacres, dont les dauphins sont les victimes les plus fréquentes, parmi lesquels la pêche accidentelle. Chaque année, des milliers de cétacés meurent par capture accidentelle. Début juillet, la Commission Européenne a entamé des procédures d’infraction à la protection des dauphins et marsouins, à l’encontre de trois pays européens : l’Espagne, la Suède, et la France. La sanction est tombée le 20 juillet. La France a trois mois pour prendre des mesures radicales.
En parallèle, "Sea Shepherd", l’ONG de défense des océans, a fait condamner la France le 2 juillet dernier pour les mêmes faits, par le Tribunal administratif de Paris.
Sea Shepherd fait condamner l'Etat français pour les milliers de dauphins sacrifiés au secteur de la pêche et exige des caméras embarquées sur les navires. cc @barbarapompili
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) July 7, 2020
Notre communiqué ici => https://t.co/sU4qviIfO2
#Sauvonslesoceans #OpDolphinBycatch #seashepherd pic.twitter.com/FO4X9fxkoY
Selon la législation européenne, les pays de l’Union Européenne doivent assurer la protection des cétacés. Avec la pratique de la pêche, les cétacés, eux-mêmes attirés par les poissons, se retrouvent pris au piège dans les filets.
L’orque et le dauphin, des mammifères étroitement liés par le passé
Il y a 25 millions d’années, les dauphins étaient des superprédateurs régnant sur les océans. De grande taille (4,8 mètres de long, selon son fossile), ils auraient eu de grandes dents en forme de défenses et auraient été capables de chasser à grande vitesse ; à l’instar de l’orque. Ces découvertes de plusieurs chercheurs, dont le paléontologue Robert Boessenecker, ont été présentées dans la revue Current Biology. Des découvertes et des études menées qui aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution des cétacés. Le dauphin moderne et l’orque seraient en réalité étroitement liés, quand le dauphin et la baleine à bosse auraient évolué indépendamment.
Okay a #fossilfriday and #sciartportfolioweek crossover: my most recent life restoration, Ankylorhiza tiedemani - this is a digitally colorized graphite drawing I spent probably about 60 hours on total. Those bubbles damn near killed my hands' couldn't type/write for a week pic.twitter.com/xHT3vMrOOv
— Robert Boessenecker 🐳 (@CoastalPaleo) July 17, 2020
Découvert dans les années 1990, le premier squelette quasiment complet de l’ancêtre du "dauphin", l’Ankylorhiza tiedemani, avait été dans un premier temps mal classifié. Une récente étude des chercheurs montre que de nombreux aspects du squelette (forme du crâne et de la queue, os du bras court dans la nageoire, forme des dents) suggèrent que les deux types de cétacés modernes, à dents comme les dauphins, et à fanons comme les baleines à bosse, ont évolué en parallèle et indépendamment l’un de l’autre, plutôt que d’hériter du même ancêtre comme le pensaient jusqu’à présent les scientifiques.
#fossilfriday Our skeleton of the extinct killer dolphin Ankylorhiza tiedemani is perhaps the most completely known stem odontocete - permitting an unparalleled look into the evolution of swimming in early 'toothed whales'. @CofCNatHistory pic.twitter.com/1BtGXH99XQ
— Robert Boessenecker 🐳 (@CoastalPaleo) July 17, 2020
Selon les auteurs de l’étude, cette évolution parallèle s’est produite en raison des environnements aquatiques similaires qu’elles occupaient. A noter que ce paramètre de similarité n’est en général pas déterminant pour définir une chaîne d’évolution des espèces. Le règne du dauphin géant en tant qu’ancien superprédateur s’est terminé il y a environ 23 millions d’années, lorsque celui-ci s’est éteint. Depuis, d’autres baleines et dauphins se sont succédés.
Testez vos connaissances en faisant un quizz !
Maintenant que vous savez tout, ou presque, sur les dauphins, vous pouvez tester vos connaissances en faisant ce quizz sur les cétacés, proposé par Globice.