Ça bouchonne au large de l’île !

Les marins des navires de commerce patientant au large de l'île sont conduits à bord en vedette, après leur arrivée par avion dans l'île
La crise sanitaire internationale complique les relèves d’équipage des navires de commerce dans la zone. Impossibles actuellement à Maurice, aux Seychelles ou encore en Afrique du Sud, ces relèves se font au large de La Réunion en respectant un protocole sanitaire strict.
Les automobilistes qui empruntent régulièrement la route du Littoral l’ont sans doute remarqué. On observe un nombre plus élevé de bateaux de commerce à l’entrée du Port Est. Un "embouteillage" qui est une conséquence directe de la crise sanitaire actuelle.

La Réunion est située sur une route commerciale importante entre le Cap de Bonne Espérance, en Afrique du Sud et le détroit de Malacca, en Indonésie. En temps normal, ce sont 30 ou 40 navires de commerce qui passent au large de la Réunion tous les jours. Et ces navires renouvellent habituellement leur équipage à Maurice, aux Seychelles ou encore en Afrique du Sud.

Mais la crise sanitaire est venue changer la donne. Et La Réunion est devenue l’un des seuls ports de la zone où il est possible pour les compagnies maritimes de réaliser la relève de leurs équipages.

Regardez le reportage de Laurent Figon et Alexandra Pech sur Réunion La 1ère
 
©reunion

"D’habitude, ces relèves s’effectuent lors des escales commerciales des navires dans les ports. C’est beaucoup plus simple. Mais en ce moment, ces ports ne sont pas facilement accessibles. Des frontières sont encore fermées au niveau international", explique Jérôme Lafon, le directeur adjoint de la mer Sud-océan Indien (DMSOI).

Les marins arrivent ainsi de métropole par avion avant d’être transférés directement à bord des navires. Pas d’inquiétudes à avoir d’un point de vue sanitaire, nous explique-t-on. Ces nouveaux venus sont soumis aux dépistages de la Covid-19 avant de prendre l’avion.

Et à bord des navires, "les compagnies maritimes ont une gestion du risque sanitaire très poussée parce qu’un navire, c’est un endroit confiné sur lequel on ne peut pas avoir accès facilement aux soins. Donc ils prennent encore des précautions supplémentaires", précise encore Jérôme Lafon.
 

Une situation difficile pour les marins


Entre la fin du mois de mai et le mois d’avril, ces marins étaient hébergés temporairement dans trois structures hôtelières du chef-lieu, et notamment au Tulip Inn, basé à Sainte-Clotilde. Là encore, le protocole d’accueil de ces personnels était très strict et soumis au contrôle de la préfecture.

"On réceptionnait les marins, ils étaient directement dirigés et confinés dans leurs chambres pendant la durée de leur séjour. Et les repas étaient aussi servis directement dans leurs chambres", confirme Jivan Mamodaly, gérant du Tulip Inn. Ils étaient soumis préalablement à un test Covid depuis la métropole. Et ensuite à leur arrivée. Mais il n’y a eu aucun positif parmi les marins"
.
Le dispositif a changé depuis le 4 juillet dernier. Désormais, ces marins qui arrivent à La Réunion font directement la navette entre l’aéroport et leur navire. L’association des Amis des marins, dirigée par Alain Djeutang, se charge de les accompagner.

"On fait le transport entre la gare maritime et les vedettes qui les acheminent sur les bateaux. On voit que ce n’est pas facile pour ces marins. Ils ne peuvent pas sortir de la gare maritime. On leur fournit parfois des repas et des boissons. Il y a des marins qui ont fait jusqu’à 16 mois en mer. C’est une situation assez difficile. Heureusement, on a cette possibilité d’avoir ces vols entre Paris et La Réunion qui permet le changement des équipages pour adoucir la vie des marins".

Depuis le mois de mai, ce sont près de 2 000 marins qui ont pu bénéficier d’une relève bien méritée.