Campagne sucrière : face à la pression des planteurs, l’usine de Bois Rouge est contrainte de fermer

Face à la pression des planteurs, l’usine de Bois Rouge est contrainte de fermer.
Ce mercredi 20 juillet, les planteurs sont mobilisés devant l’usine de Bois Rouge, à Saint-André, qui est contrainte de fermer. Après le bras de fer sur la convention canne, une nouvelle bataille s’engage avec Tereos sur le nouveau protocole d’échantillonnage des cannes.

La campagne sucrière n’a toujours pas démarré à La Réunion. Ce mercredi 20 juillet, à Saint-André, l'usine de Bois Rouge est contrainte de ferme face à la pression des planteurs. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Campagne sucrière : l'accès à Bois Rouge bloqué depuis ce matin

Fermeture de l'usine, 130 agents quittent leur poste

Depuis ce matin, ils sont une trentaine mobilisés devant les locaux techniques de l'usine de Bois Rouge. Ils demandent une réunion avec la direction de Tereos pour discuter du protocole de démarrage de la campagne sucrière. Face au refus de l'usinier d'organiser cette rencontre ce jour, le site ferme sous la pression des planteurs. Le directeur de l'usine, Vianney Tailamé, organise la sortie des 130 agents contraints de quitter leur poste.

Ce mercredi 20 juillet, une trentaine de planteurs est mobilisée devant les locaux techniques de l'usine de Bois Rouge

Un nouveau protocole qui ne passe pas

Prévue, hier, mardi 19 juillet, à l’usine de Bois Rouge, la Commission Mixte d’Usine ne s'était pas tenue. Après le bras de fer sur la convention canne, une nouvelle bataille est engagée sur l’échantillonnage des cannes. Les représentants des planteurs préviennent que sans réunion avec Tereos pour revoir ce protocole, la date de début de campagne ne sera pas fixée.

Sur l’analyse des chargements de cannes

Les syndicats de planteurs dénoncent le "passage en force" du nouveau protocole mis en place "de façon totalitaire" par Tereos. Ce nouveau protocole d’apport des cannes a été durci, selon les syndicats qui le jugent inacceptable.

Le texte prévoit que Tereos puisse analyser les chargements de cannes Longues Machine déjà prélevées en cas de suspicion de fraude. Selon la direction de Tereos, cette modification du protocole était clairement inscrite dans la convention canne pour permettre une "juste mesure de la richesse de ces cannes-là".

"Une poignée de planteurs qui fait le choix de ne pas respecter les règles", s'indigne Tereos

Ce mercredi, la direction de Tereos a réagi au blocage de l'usine de Bois Rouge. "Ce débordement pénalise non seulement les collaborateurs des sucreries, mais également la très grande majorité des planteurs qui souhaitent pouvoir démarrer la campagne et bénéficier du cadre favorable de la nouvelle convention canne, écrit Tereos. Nous espérons que les commissions mixtes d’usine pourront se réunir très rapidement pour fixer une date d’ouverture de la campagne sucrière".

Elle estime également que ce protocole "ne concerne qu’une poignée de planteurs qui ont fait résolument le choix de ne pas respecter les règles d’une transaction loyale". "La très grande majorité des planteurs en CLM ne sera jamais concernée par ce dispositif", assure Tereos.

Des cannes livrées pour des essais à l'usine du Gol

Pendant ce temps, les feux sont passés au vert pour les essais dans le Sud. Les cannes ont pu être livrées ce matin à l'usine du Gol à Saint-Louis. Les planteurs sont arrivés au compte goutte pour les premiers essais.

Seize jours de conflit sur la convention canne

Ce nouveau bras de fer intervient après celui sur la convention canne. Le 13 juillet dernier en préfecture, la convention 2022-2027 était signée après seize jours de conflit, de négociations et d’actions coup de poing. 

Partage des bénéfices, augmentation du prix de la tonne de cannes, compensation de la richesse : les planteurs avaient finalement obtenu des "avancées historiques".

Pour cette campagne 2022, le gain pour les planteurs serait de 2,8 millions euros. Tereos avait finalement plié alors que e mouvement des planteurs prenaient de l’ampleur avec les soutiens des dockers, des transporteurs, mais aussi des élus.