Carnet de bord : Tromelin et sa faune unique

Pour ce troisième épisode sur les terres australes et antarctiques française, Laurent Pirotte nous emmène loin dans l’Océan Indien, 500 km au Nord de La Réunion, dans ce minuscule territoire des Iles Eparses, l’île de Tromelin.

Nous ne le savons pas encore, mais Sébastien Detan, le pilote de l’hélicoptère, nous emmène vers un lieu unique au monde. Un petit paradis.

Tromelin, ce confetti perdu au milieu de nul part est le plus petit territoire de France. 1km² à première vue hostile, aride, dont la chaleur reflétée par le sol calcareux brûle le visage balayé par les alizés du Sud-Est. Ici, la dernière pluie est tombée il y a 6 mois.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère :

3e épisode sur les TAAF : Tromelin et sa faune unique

 

Tromelin, une faune unique

Mais sous les veloutiers ne dépassant pas un mètre de hauteur se cache un trésor inestimable. Des fous masqués nichent au sol, des fous à pieds rouges, des Gygis blancs, des sternes fuligineuses et des noddis bruns nous observent par milliers. Près de 10 000 individus sont recensés.

Pas farouche pour un sou, ils se laisseraient presque dorloter. Leur seul désaccord se manifeste par des cris et des hochements de tête.

 

Sauver les fous

Audrey Cartraud vient d’arriver sur l’île pour 3 mois. L’agent de l’environnement remplace Florian Falaise. Leur mission, le suivi de la biodiversité et l’étude de ces habitants peu communs, quasiment disparus à cause des rats apportés accidentellement par les bateaux. Seuls les fous masqués et les fous à pied rouge ont survécu.

Depuis l’éradication du rat en 2005, des espèces d’oiseaux ont réapparu. Fous à pied rouge (1 100 couples), fous masqués (1 200 couples), Noddis bruns (350 couples), sternes (260 couples) et gygis (350 couples) ont progressivement recolonisé l’île. Il faudra souvent dévier de notre chemin pour ne pas les contredire. Et dans ce joyau de sable et d’écume, cohabitent d’autres habitantes.

 

Les tortues vertes de Tromelin

Suivies depuis plus de 40 ans, les tortues vertes fournissent des informations précieuses, notamment aux scientifiques du centre de soins des tortues marines de Kélonia à Saint-Leu. L’espèce est stable, chaque année, en moyenne, 1 400 tortues viennent pondre la nuit sur la plage de Tromelin.

Mais les déchets venant d’Asie rendent cet équilibre fragile. Des déchets déposés par les grands courants, du plastique, des bouchons, des seringues, des tongues, des jouets en plastique qui ont un jour fait sourire un enfant, mais qui contribue aujourd’hui à la dégradation de l’environnement et à la disparition d’animaux marin.

 

Tromelin, oasis protégée

Malgré cela, Tromelin réserve protégée, est une oasis pure de vie au cœur de l’Océan Indien. Ce soir, au moment de quitter les lieux, nous laisserons ces fous et ces tortues retrouver leur quiétude, non sans un pincement au cœur.

Tromelin, terreau de vie de l’océan indien. Préservée de toute conquête humaine.