Ces femmes malgaches, esclaves des pays du Golfe

La plaidoirie émouvante de Dalhie Tahangy, à la cité de l'histoire pour la paix, à Caen en 2015, a été entendue. Le rapatriement de 120 employées de maison depuis le Koweït, fin mars et début avril 2019, a relancé la performance de l'adolescente. Sa prestation est devenue virale sur internet. 
"Les femmes sont les nègres du monde", c'est le titre de l'intervention de Dalhie Tahangy devant le jury, chargé de désigner le lauréat du concours de plaidoiries pour les droits de l'homme. Son discours, prononcé à Caen en 2015, avait bouleversé l'assistance. Le calvaire des jeunes femmes malgaches, employées de maison au Proche et au Moyen Orient, livré sans fard, avait permis de mettre au jour la tragédie de 4 000 victimes.
 

Privées de passeport, elles ne pouvaient plus rentrer à Madagascar


Pour 160 euros par mois, elles quittent leur pays et s'exilent dans des pays où elles deviennent des proies faciles. Privées de leurs papiers d'identité, elles sont prisonnières de leurs employeurs. Si quelques-uns sont respectueux et tiennent leurs engagements, beaucoup se comportent comme des esclavagistes. Violences physiques, psychologiques, tortures et viols sont au rendez-vous de ses départs sans retour. 
 

Les employées de maison malgaches rapatriées 


Fin mars et début avril, le gouvernement malgache a rapatrié 120 jeunes femmes du Koweït. Des émissaires de la Grande île se sont rendus au Liban, au Koweït et aux Émirats pour demander aux autorités locales de protéger ses ressortissantes. Une démarche essentielle qui a été saluée par la communauté internationale. Les Nations unies sont saisies de ce dossier qui n'est pas simple à refermer. 
Cette prise de conscience est due, en partie, à l'intervention de Dalhie Tahangy. Sa plaidoirie qui date de 2015 fait le buzz depuis quelques semaines écrit koolsaina.com.