Avec plus d'une centaine de cas répertoriés depuis août dernier et des signes inquiétants de dispersion, le chikungunya a fait son retour à La Réunion. Et alors que l'Agence régionale de santé acte le risque d'une nouvelle épidémie, la mise sur le marché le 20 novembre dernier d'un vaccin pourrait être un atout pour empêcher une propagation telle que celle connue en 2005 et 2006.
150 euros la dose
Mais à 150 euros la dose, pas sûr que les Réunionnais se ruent sur le vaccin contre cette arbovirose, mis sur le marché le 20 novembre dernier. Aussi, à la demande de l'ARS, des discussions ont été ouvertes entre la Haute autorité de santé et la Sécurité sociale, notamment au sujet du public cible.
C'est dans ce contexte que Perceval Gaillard, député de la 7e circonscription de La Réunion a formulé le 24 décembre dernier une question écrite à la ministre de la Santé, insistant "sur l'importance d'une prise de décision prompte permettant de rendre le vaccin contre le chikungunya remboursable par l'Assurance maladie aux habitants de La Réunion."
"Agir au plus vite"
"Il convient d’agir au plus vite au regard de la situation actuelle qui se détériore de jour en jour", souligne le parlementaire, qui souhaite "connaître les perspectives sur ce sujet." Sa question reste à ce jour sans réponse.
Baptisé IXCHIQ, le vaccin développé par la société Valneva a obtenu le feu vert de l'Union européenne pour sa commercialisation il y a environ deux mois. Une dose assurant une protection pour une durée de trois ans.
Vaccination recommandée pour la dengue
Si les instances de santé doivent donc encore se prononcer sur la stratégie à adopter concernant la vaccination, il reste fort probable que l'on se dirige vers une campagne soutenue par les pouvoirs publics, comme cela vient d'être recommandé pour la dengue.
Dans un avis rendu le 17 décembre dernier en effet, la Haute autorité de Santé (HAS) préconise la mise en place de la vaccination contre la dengue aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion par le vaccin Qdenga, ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2022.
La HAS recommande en priorité la vaccination des enfants âgés de 6 à 16 ans présentant un antécédent d'infection par la dengue, ainsi que celle des adultes de 17 à 60 ans présentant des comorbidités, avec ou sans antécédent de dengue.
Le dernier point de surveillance épidémiologique faisait état de 34 cas autochtones de dengue depuis le mois d'août 2024, répartis dans dix communes.