Ils ont faussé compagnie aux policiers aux frontières en charge de leur surveillance. Hier soir, lundi 9 janvier, cinq hommes ont quitté la zone d’attente de Gillot, à Sainte-Marie. Ils sont sortis par la fenêtre d’une des chambres du bâtiment.
La sécurité moindre en zone d’attente
A la différence d’un centre de rétention administrative, une zone d’attente n’est pas soumise aux mêmes règles de surveillance. Il ne s’agit en effet pas d’une prison.
Chaque heure, des agents de la Police aux Frontières se présentent pour s’assurer qu’il n’existe pas de problème et portent les repas. Ils n’effectuent pas de contrôle complet des locaux, et notamment des chambres. Les parties communes des locaux sont filmées, les privatives ne le sont pas.
Les 5 hommes sont partis en cassant la fenêtre d’une chambre, et en arrachant un des barreaux qui y étaient fixés. Ils se sont alors retrouvés sur la zone d'accès aux pistes de l'aéroport Roland Garros.
Des recherches en cours
Les forces de l’ordre sont mobilisées pour les retrouver. Des patrouilles de la Police nationale sont déployées sur le terrain. Mais la recherche s’annonce compliquée du fait de la superficie et du relief de l’île. Les forces de l’ordre n’ont aucun indice qui pourrait orienter les recherches.
Les cinq hommes appartiennent au groupe de migrants sri-lankais arrivés par bateau à La Réunion le 24 décembre dernier. 53 passagers se trouvaient à son bord, 49 d’entre eux ont été placés en zone d’attente et 3 mineurs confiés à l’aide sociale le 28 décembre.
Hier, lundi 9 janvier, 16 migrants étaient encore placés en zone d'attente. Ils devaient être renvoyés dans leur pays en fin de semaine, à savoir ce vendredi.
Des moyens insuffisants, une centaine de personnes en attente
Des faits qui confortent la demande du syndicat Alliance Police Nationale. Il réitère sa demande de renfort aux agents de la Police aux frontières avec la création d’un groupe de soutien. Il souhaite qu’un GAO, Groupe d’Appui Opérationnel soit créé pour venir en soutien pour la gestion des arrivées de migrants, ainsi que lors de périodes de vacances scolaires lorsque les flux de passagers sont multipliés par 3 ou 4 à l’aéroport.
Idriss Rangassamy, le secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale dénonce l’oubli du dossier des reconduites aux frontières lors de la réforme de la Direction Territoriale de la Police Nationale, l’an dernier. Les effectifs alloués ne sont pas suffisants, estime-t-il. Il rappelle qu’à l’heure actuelle, une centaine de personnes sont en attente de retour dans leur pays d’origine.