Dans le Nord-Est de La Réunion, la campagne sucrière débutera d’ici une dizaine de jours. Quelle teneur en sucre ? Quel tonnage à venir ? En 2020, un million 500 000 tonnes de cannes avaient été livrées, un chiffre historiquement bas.
A quoi ressemblera la campagne sucrière cette année ? D’ici une dizaine de jours, les cachalots seront sur les routes du Nord-Est de La Réunion. Dans le secteur de la Mare à Sainte-Marie, les premiers champs sont moissonnés ces jours-ci. Il y a déjà comme une ambiance de pré-campagne. "Là on y va doucement, on apprécie", confie un chauffeur au volant de la chargeuse de cannes Bell.
Une date décidée jeudi prochain
Après concertation, planteurs et usiniers décideront jeudi prochain de la date exacte du début de cette campagne sucrière 2021. En attendant, certains ont déjà commencé à manier le sabre ou à sortir la coupeuse mécanique dans les champs. Les coupeurs s'activent pour livrer les premiers chargements.
L’usine de Bois Rouge reprend du service
Dès le début de la semaine prochaine, ils serviront à tester la machinerie à l’arrêt depuis six mois sur le site de Bois Rouge. "Les machines sont arrêtées depuis six mois, de nouvelles machines ont été mises en place dans l’usine, il faut tester", affirme Isidore Laravine, président la commission mixte de l’usine de Bois Rouge.
Ces premières cannes donneront aussi une idée de la richesse en sucre de cette campagne. "Je ne suis pas pressé car la campagne sera aussi médiocre que l’an dernier, la canne n’a pas grandi, pourtant il y a eu de la pluie", déplore déjà Jismy Sinacouti, planteur, qui possède 17 hectares de champs entre Sainte-Marie et Saint-André.
"La campagne ne s’annonce pas terrible"
Même constat du côté d’Isidore Laravine. Le président la commission mixte de l’usine de Sainte-Suzanne n'est pas très optimiste. "Cette année, la campagne ne s’annonce pas terrible, explique-t-il. Les premiers chiffres tablent sur un million 630 000 tonnes". L’an dernier, un million 500 000 tonnes de cannes avaient été livrées. Un chiffre qui était alors historiquement bas.
Un dernier coup de froid
Pour cette année, tout n’est peut-être pas encore joué. "On espère avoir encore un peu d’eau pour améliorer ce tonnage, avance Isidore Laravine. Cette année est vraiment bizarre. On a eu beaucoup de pluie en avril, un peu de froid derrière. On espère que Ce coup de froid fera monter le sucre, car il faut que la canne stresse pour faire monter le sucre. Avec les températures actuelles, on espère avoir des richesses correctes". A en croire ces planteurs, la campagne sucrière ne devrait donc pas être meilleure que l’an passé.