L'arrivée, ce lundi, de militaires de l'île de la Grande Comores n'a pas apaisé les tension, loin de là ! Les barrages sont à nouveau érigés dans la capitale d'Anjouan et sur les points stratégiques. Les Anjouanais sont armés et sont prêts à en découdre.
Des tirs d'armes de guerre retentissent à Anjouan, depuis ce lundi 15 octobre 2018. Pour la seconde journée, ce mardi 16, la population a installé des barrages dans les rues de Mutsamudu, la capitale de l'île afin de matérialiser son opposition à Azali Assoumani, le président de l'archipel.
Depuis le 30 juillet 2018 et le résultat du référendum qu'il a voulu et organisé, le chef de l'Etat a engagé un bras de fer avec l'opposition et les Anjouanais. Afin d'éviter des problèmes concernant la répartition des richesses de l'archipel, il est acté dans la constitution des Comores que la présidence doit tourner entre les îles. En 2021, c'était donc Anjouan qui devait désigner le président de l'Union.
Ce mode d'administration du pays, validé le 23 décembre 2001, devrait être jeté aux orties par le président Azali qui souhaite briguer un second mandat en 2019 afin de garder le pourvoir, jusqu'en 2029.
Pour parvenir à ses fins, il ne recule devant rien. Dès les mois d'août 2018, suspecté de vouloir prendre le pouvoir en organisant un coup d'état, des dirigeants et militants du Juwa ont été interpellés, placés en détention provisoire et le siège de leur parti d'opposition fermé.
Afin d'éliminer toute les figures emblématiques susceptibles de contester son autorité le président, via la justice comorienne, a fait incarcérer à domicile, Mohamed Sambi, ex-chef de l'Etat. Cette fuite en avant des dirigeants comoriens a conduit l'Union africaine a dépêché sur place, en septembre 2018, un diplomate afin de renouer les fils du dialogue entre le pouvoir, la société civile et l'opposition. Cette mission, accueillit positivement, n'aura pas porté ses fruits. Dès le départ des Comores de Ramtane Lamamra, le pouvoir a balayé les accords de principe d'un revers de main.
Ce soulèvement de l'île d'Anjouan s'inscrit dans la suite logique des incidents qui secouent l'archipel depuis le début de l'année. Reste à savoir, désormais jusqu'où ce dérapage, va entraîner le pays.
Nous sommes dans une situation d'un face-à-face hautement tendu entre une population décidément excédée et un pouvoir brutal, en panne d'idée, incapable d'imaginer une autre manière de gouverner que celle de la répression, de la trique et de la violence sans retenue.
Cette brusque montée de la tension à Anjouan est le résultat de la politique de dialogue fait de mensonges, de tergiversations dans l'application des mesures d'apaisement préconisées par l'Union africaine et du refus de sortir de la crise institutionnelle.
Le sentiment général qui prévaut dans tout le pays est que ça suffit, trop, c'est trop ! La loi de l'histoire générale des pays, des nations et des peuples selon laquelle la dictature appelle la résistance trouve ici sa meilleure traduction.
L'Union de l'opposition exprime son soutien total à la population d'Anjouan dans ce soulèvement spontané pour manifester son refus des emprisonnements arbitraires, du musellement de la presse, de la confiscation de toutes les libertés, de l'instrumentalisation de la justice, du bafouement de l'autonomie des îles, du piétinement de toutes les institutions de la République.
Ces événements renvoient le président de la République et son gouvernement à leurs responsabilités car ils sont placés devant deux options : ou une fuite en avant conduisant à un chaos général ; ou une véritable politique d'apaisement et de retour à un fonctionnement normal d'un Etat de droit, tel que porté par l'accord de Fomboni.
Fait à Moroni le , 15 octobre 2018
Depuis le 30 juillet 2018 et le résultat du référendum qu'il a voulu et organisé, le chef de l'Etat a engagé un bras de fer avec l'opposition et les Anjouanais. Afin d'éviter des problèmes concernant la répartition des richesses de l'archipel, il est acté dans la constitution des Comores que la présidence doit tourner entre les îles. En 2021, c'était donc Anjouan qui devait désigner le président de l'Union.
Ce mode d'administration du pays, validé le 23 décembre 2001, devrait être jeté aux orties par le président Azali qui souhaite briguer un second mandat en 2019 afin de garder le pourvoir, jusqu'en 2029.
Pour parvenir à ses fins, il ne recule devant rien. Dès les mois d'août 2018, suspecté de vouloir prendre le pouvoir en organisant un coup d'état, des dirigeants et militants du Juwa ont été interpellés, placés en détention provisoire et le siège de leur parti d'opposition fermé.
Afin d'éliminer toute les figures emblématiques susceptibles de contester son autorité le président, via la justice comorienne, a fait incarcérer à domicile, Mohamed Sambi, ex-chef de l'Etat. Cette fuite en avant des dirigeants comoriens a conduit l'Union africaine a dépêché sur place, en septembre 2018, un diplomate afin de renouer les fils du dialogue entre le pouvoir, la société civile et l'opposition. Cette mission, accueillit positivement, n'aura pas porté ses fruits. Dès le départ des Comores de Ramtane Lamamra, le pouvoir a balayé les accords de principe d'un revers de main.
Ce soulèvement de l'île d'Anjouan s'inscrit dans la suite logique des incidents qui secouent l'archipel depuis le début de l'année. Reste à savoir, désormais jusqu'où ce dérapage, va entraîner le pays.
Déclaration de l'Union de l'opposition sur la situation à Anjouan
Le pays s'est réveillé ce lundi matin sur une île d'Anjouan en état de quasi-insurrection. Des barricades sont érigées sur les principaux axes routiers, bloquant totalement la circulation. Les routes sont coupées, on a même entendu des coups de feu en certains endroits. Mutsamudu est aujourd'hui une ville morte. Et l'île entièrement paralysée de Ouani à Sima, de Domoni à Moya.Nous sommes dans une situation d'un face-à-face hautement tendu entre une population décidément excédée et un pouvoir brutal, en panne d'idée, incapable d'imaginer une autre manière de gouverner que celle de la répression, de la trique et de la violence sans retenue.
Cette brusque montée de la tension à Anjouan est le résultat de la politique de dialogue fait de mensonges, de tergiversations dans l'application des mesures d'apaisement préconisées par l'Union africaine et du refus de sortir de la crise institutionnelle.
Le sentiment général qui prévaut dans tout le pays est que ça suffit, trop, c'est trop ! La loi de l'histoire générale des pays, des nations et des peuples selon laquelle la dictature appelle la résistance trouve ici sa meilleure traduction.
L'Union de l'opposition exprime son soutien total à la population d'Anjouan dans ce soulèvement spontané pour manifester son refus des emprisonnements arbitraires, du musellement de la presse, de la confiscation de toutes les libertés, de l'instrumentalisation de la justice, du bafouement de l'autonomie des îles, du piétinement de toutes les institutions de la République.
Ces événements renvoient le président de la République et son gouvernement à leurs responsabilités car ils sont placés devant deux options : ou une fuite en avant conduisant à un chaos général ; ou une véritable politique d'apaisement et de retour à un fonctionnement normal d'un Etat de droit, tel que porté par l'accord de Fomboni.
Fait à Moroni le , 15 octobre 2018