Comores : Azali Assoumani, président des Comores, élu président de l’Union africaine

L'archipel des Comores, pays de moins d'un million d'habitants, est le plus petit état à prendre la présidence de l'Union africaine
L’élection d’Azali Assouani, à la présidence de l’Union africaine, est déjà contestée. Les opposants s’interrogent sur la capacité diplomatique du chef de l’Etat d’un si petit pays à régler tant de conflits, de guerres et défis économiques. Le nouveau dirigeant de l’UA se veut confiant. Il espère faire ses preuves dans les douze prochains mois.

La présidence de l’Union africaine est un poste éminemment politique. Le président des Comores, Azali Assoumani, est le chef de l’Etat du plus petit pas africain à se hisser au sommet de cette organisation.

Malgré les réticences et les doutes, le nouvel homme fort du continent estime qu’il parviendra à se montrer à la hauteur de la tâche immense qui l’attend. 

Radio France International a assisté à sa prise de fonction. Le nouveau président de l'Union africaine a accordé un long entretien à nos confrères : "Il y a deux satisfactions, c’est d’avoir le poste, puis aussi le lobbying qu’on a fait qui a réussi. Maintenant, effectivement, le vrai sentiment, c’est la sortie d’ici février 2024 et j’espère que les Comores pourront laisser une empreinte de leur passage dans ces fonctions."

La France à la manœuvre ?


Le Monde Afrique constate : "Azali Assoumani est devenu samedi le nouveau président en exercice de l’Union africaine. C’est la première fois qu’un pays insulaire au poids diplomatique limité obtient un tel niveau de responsabilité", avant de préciser que la France a œuvré en coulisse. Le président des Comores s’est rendu cinq fois à l’Élysée, en trois ans.

Dans la coulisse, des proches du pouvoir expliquent : "Nous pouvons passer des messages, notamment au Sahel où le Mali a des problèmes avec la France. Outre cette offre de médiation, Moroni présente aussi l’avantage, aux yeux de Paris, d’être l’un des rares pays africains à s’être ouvertement opposé à la guerre menée par la Russie en Ukraine, pointe encore Le Monde Afrique."

Des dents grincent


Inutile de souligner que sur le continent l’élection d’Azali Assoumani à la tête de l’UA, ne fait pas l’unanimité.

Au Sénégal WalfQuotidien se souvient qu’en l’an 2 000, le président des Comores avait été interdit de l’OUA : "Le président comorien avait été exclu du 36ᵉ Sommet de l’Organisation de l’Unité africaine parce qu’il était arrivé au pouvoir par le biais d’un putsch militaire."

En Guinée, Ledjely s’insurge : "Azali Assoumani n’est pas non plus particulièrement porté sur les principes démocratiques et les droits humains. Les opposants qui ont eu le malheur de se retrouver sur son chemin l’ont appris à leurs dépens, dans la mesure où la plupart d’entre eux sont au cachot."

Enfin Le Pays, quotidien de Ouagadougou s’interroge sur les capacités du président des Comores à lever les obstacles à la mise en place d’un marché unique en Afrique : "Ce n’est pas sous la présidence d’Azali Assoumani que l’UA va lever les obstacles liés au problème de convertibilité des monnaies des pays membres. N'oublions pas le risque de voir des multinationales rafler la mise parce que plus compétitives que les entreprises nationales."