Une sage-femme d'un village proche de Moroni, capitale des Comores, a été exclue des activités de son village pour 5 ans après avoir été victime de la Covid-19. Interdite de séjour, dans un premier temps, elle a finalement pu rentrer chez elle.
Les informations répétées en boucle peuvent, si elles sont mal comprises, aboutir à des situations dramatiques, révèle RFI. Aux Comores, Amina, sage-femme travaillant pour le Croissant-rouge, a été ostracisée de son village après avoir été testée positive à la Covid-19. Le conseil n'a pas apprécié que la malade, hospitalisée, donne le nom de la localité lors du journal télévisé.
Les "sages" ont estimé qu'elle avait commis une faute et porté atteinte à l'ensemble des habitants en donnant le nom du bourg. En conséquence, ils ont prononcé son bannissement pour une durée de 5 ans. Cette sanction a été "allégée". Elle a pu rentrer chez elle, mais elle ne doit plus participer aux événements socios et culturels organisés par la communauté.
La sage femme rappelait l'importance des gestes barrières
Le plus fou, dans cette triste affaire écrit RFI, est que la soignante avait accepté de répondre aux journalistes pour rappeler l'importance des gestes barrières.
Les femmes du village et l'ONG Hifadhui ont plaidé la cause d'Amina auprès des notables de la localité, mais sans succès. Aux Comores, comme dans de nombreux endroits de la planète, des responsables pensent qu'une personne testée positive à la Covid est obligatoirement responsable de son affection. Un pensif totalement erroné, même si les consignes permettent de lutter efficacement contre la transmission de la maladie. Ce virus est invisible. Il est observable, uniquement, à l'aide de puissants microscopes électroniques. Il peut donc vous atteindre, sans que vous ayez commis le moindre écart.