Malgré les nombreuses réactions locales et internationales, suite à l'arrestation de Fatima Mzé Saïd, le mardi 23 juillet 2024 sur l'île de la Grande Comore, la justice comorienne a maintenu les poursuites engagées contre la militante et opposante au gouvernement.
Présentée devant le procureur de la République du parquet de Moroni, lundi 29 juillet 2024, soit une semaine après son interpellation, elle a été inculpée pour : "Diffusion, divulgation de fausses nouvelles et atteinte à l'image d'une personne, discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, injure et diffamation", avant d'être conduite à la maison d'arrêt des femmes, précise La Gazette des Comores.
Cette mesure coercitive a vivement fait réagir les oppositions installées en dehors de l'archipel. Une manifestation de soutien à Fatma Mzé Saïd était organisée, ce 31 juillet 2024, sur le Barrachois.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Huit jours en garde à vue
Fatima Mzé Saïd devait assister à un mariage à Foumboni, commune de la Grande Comore, où vit sa famille. Elle pensait sincèrement que ce voyage ne présentait pas le moindre risque. Le 15 mai 2024, le ministre de l'Intérieur des Comores déclarait : "Les personnalités politiques des Comores actuellement en exil à l'étranger sont formellement informées qu'elles peuvent rentrer en toute tranquillité et quiétude en Union des Comores".
Une déclaration qui n'est manifestement pas suivie dans les faits. La militante associative qui vit à La Réunion et se bat pour l'hospitalisation des enfants des Comores atteint de graves maladies, a été interpellée par les gendarmes, le mardi 23 juillet 2024, alors qu'elle n'avait pas commis de délit. Elle a passé huit jours en garde à vue dans des conditions "compliquées" témoigne son avocat Me DJamal qui révèle : "Son état s'est dégradé".
Comores-infos écrit : "Cette affaire soulève de sérieux doutes sur le respect des procédures légales et des droits de la défense. Le dépassement du délai de garde à vue (48 heures) constitue une violation flagrante des normes juridiques, pointant du doigt une possible instrumentalisation de la justice".