Comores : fermeture de radios, atteinte à l'autonomie des îles, rupture du dialogue

Des policiers se font remettre la recette des impôts de Ngazidja. La levée de l'immunité parlementaire de deux députés de l'opposition étudiée par le bureau de l'Assemblée nationale. Dialogue rompu entre l'Union de l'opposition et le gouvernement. Trois radios fermées depuis le mois d'août 2018. 
Mardi, en plein jour, des policiers investissent la direction générale des impôts de Ngazidja. Là, ils demandent au receveur d'ouvrir les coffres-forts et de leur remettre l'argent, soit 100 millions de francs comoriens. Les forces de l'ordre ont tout emporté, liquides et chèques. Ils sont repartis avec les sacs contenant leur butin, sous les yeux interdits des témoins de cette scène surréaliste. 

Ce coup de force a été ordonné par le ministre de l'Intérieur à la demande du ministre du budget et des finances. Une intervention dénoncée par les autorités de l'île, écrit lagazettedescomores.com, et qui va à l'encontre de la Cour suprême qui vient de rendre un arrêt, la semaine dernière, en faveur de l'autonomie des entités insulaires.
 

Demande de levée de l'immunité parlementaire contre deux députés de l'opposition 


Ce mercredi 3 octobre 2018, le bureau de l'Assemblée nationale des Comores doit se prononcer sur la levée de l'immunité parlementaire de deux députés de l'opposition. La justice les suspecte d'avoir organisé, le 30 juillet 2018, l'agression d'un gendarme qui a dû être amputé du bras gauche. Le jour même, le ministre de l'Intérieur avait accusé du Juwa d'être à l'origine de cette agression visant à discréditer le référendum organisé par le président Azali Assoumani. 
Début août 2018, les bureaux de ce parti d'opposition ont été fermés et de nombreux dirigeants et sympathisants du Juwa ont été placés en détention provisoire.
Aujourd'hui, le bureau de l'Assemblée nationale devrait valider la levée de l'immunité d'Abdallah Tocha-Djohar et Ali Mhadji. 
 

Le dialogue est rompu entre le gouvernement et l'opposition 


L'Union de l'opposition qui a officiellement rompu le dialogue mardi en fin de journée, souligne comores-infos.net, dénonce le refus du gouvernement d'inclure dans le dialogue la société civile et l'Union Africaine. 

Elle condamne également, les demandes réitérées de la levée de l'immunité de deux députés de l'opposition (la première ayant été refusée une seconde devrait aboutir), le démantèlement de l'autonomie financière des îles avec le coup de force à Ngazidja. Enfin, ils s'insurgent contre les atteintes au liberté de la presse qui ont abouti aux fermetures des radios Ngadjiza à Moroni Radio Kaz de Mkazi et Radio Ndzouani à Mutsamudu.