Des centaines de personnes interpellées, dix-huit ont été inculpées et remises en liberté provisoire, une directrice de banque, suspectée, a été invitée à céder son fauteuil le temps de l’enquête, des cadres et des employés de Comores Télécom, des responsables de l’administration générale des impôts et le receveur central auraient été piégés par Nazra Saïd Hassani, écrit RFI.
La jeune femme avait quitté l’archipel et s’était réfugiée à Addis-Abeba en Ethiopie. Elle a été interpellée et inculpée au mois de février 2023.
Elle est poursuivie pour abus de confiance, mais elle est libre de ses mouvements.
Une pyramide de Ponzi
Selon les premiers éléments de l’enquête, elle avait mis en place une pyramide de Ponzi.
Ce système consiste à appâter une cible en lui promettant de gagner des sommes phénoménales grâce à un investissement sans risque et dont les intérêts sont reversés rapidement. Le "client" peut voir ses gains s’envoler s’il parvient à convaincre ses amis à investir. En fait, les sommes des derniers arrivants permettent de crédibiliser le système. L’escroc reverse une infime partie aux premiers investisseurs pour que sa pyramide fasse illusion.
Il est encore difficile pour les autorités comoriennes de visualiser l’ampleur des dégâts. De nombreux "pigeons" de l’escroc ont pioché dans les caisses de leurs entreprises. L’une des victimes n’est autre que le directeur de la police, écrit Mayotte 1ere.
Des personnalités impliquées
Cette affaire pose de nombreuses questions. La jeune femme, a-t-elle agi seule et a-t-elle bénéficié d’appuis au cœur, des plus hautes institutions de l’Etat ?
Le mari de Nazra travaillait pour l’Exim-Bank, principal organisme financier. Il a passé une semaine en prison et a été inculpé pour complicité. L’homme était très proche de six agents de la Meck-Moroni, qui ont reconnu avoir versé des sommes importantes. La directrice exécutive de ce service bancaire incontournable à Moroni a été invitée à partir en congé, précise Mayotte-Hebdo.
Pourtant, malgré les révélations quotidiennes et les conséquences dramatiques pour de nombreux "gogos" de la "Madoff Comorienne", Nazra Saïd Hassani n’a pas passé une nuit dans les geôles de la gendarmerie et encore moins en prison.