L'opposition comorienne a beaucoup de mal à se faire entendre. Depuis les élections présidentielles et l'officialisation de résultats très contestés, le pouvoir s'est durci. Désormais, les adversaires politiques ont beaucoup de mal à s'exprimer sans être passible de poursuites judiciaires.
Razida Ibrahim Abdourazak, porte-parole de l'opposition, vient d'en faire la douloureuse expérience. Mardi 9 avril 2024, 48 heures avant la rupture du jeûne et les célébrations de l'Eïd-Ul-Fitr, il a été placé en détention. Interpellé en début de semaine, il est poursuivi pour : "Incitation à la haine de la population", écrit Comores Infos.
Depuis, le mois de février 2024 et la réélection d'Azali Assoumani, à la présidence de la République des Comores, l'homme médiatique dénonçait un "hold-up électoral".
Une opposition impossible
Début janvier 2024, Achmet Said Mohamed, prétendant à l'élection présidentielle dont la candidature avait été rejetée par la cour constitutionnelle, avait disparu. Le 9 janvier 2024, des hommes cagoulés et armés l'avaient emmené. Trois semaines plus tard, il réapparaissait devant le tribunal où il était inculpé : "d’attentat et complot contre l’autorité de l’Etat et tentative de commission d’actes terroristes" avant d'être incarcéré à la prison de Moroni, précise Réunion la 1ère Mayotte.
Le calme dans le pays est relatif suite aux manifestations violentes, réprimées très durement par la gendarmerie, après les présidentielles. Des incidents graves se sont produits ces derniers jours. Ils traduisent la tension qui règne actuellement dans le pays.