Communiquer sur les enjeux du "manger local", mettre à l’honneur les producteurs et artisans de La Réunion et promouvoir le patrimoine culinaire local, tel est l’engagement de Gabrielle Hoarau.
Après avoir fait un burn-out, la jeune femme a décidé de se tourner vers une cuisine exclusivement locale.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une cuisine 100% locale
Pendant 100 jours, Gabrielle Hoarau mange uniquement ce qui pousse à La Réunion. Certains produits parcourent parfois des kilomètres avant d’arriver dans l’assiette.
En effet, la jeune femme a dû parcourir la moitié de l'île de Sainte-Suzanne à Saint-Philippe, en passant par Cilaos, à la recherche des trésors de la production locale.
Au menu du jour, boulette de manioc bringelle, beignet de fleurs de courgette, salade palmiste rouge, carry la patte cochon au zantac et fricassé de courgette et sa fleur.
Pour le dessert, le gâteau aux trois couleurs et aux trois saveurs de Gabrielle fait fureur. Un sorbet coco maison et un coulis de goyavier viennent l'accompagner.
Fromage péi et sel de Saint-Leu
Pour utiliser au mieux les produits locaux à porter de main, elle livre quelques conseils. Avec son pilon, Gabrielle Hoarau "pile" le songe. "Il va libérer son amidon. Donc, je n'ai pas besoin de farine", précise-t-elle.
C'est une technique ancestrale, utilisée par les Africains et les Malgaches. Ils pilent le manioc et les légumes racines pour faire une colle. Avec ça, je peux faire du pain.
Gabrielle Hoarau, épicurienne
L'épicurienne prépare ses recettes avec enthousiasme et amour. Elle s'adonne à la confection de pains, agrémentés avec du fromage de chèvre péi. Ce dernier est fabriqué par l'Alambiquette aux Avirons. Le sel de Saint-Leu vient saupoudrer le tout, procurant alors au pain péi, un goût unique en bouche.
Des produits parfois difficiles à trouver
Selon Gabrielle Hoarau, si certains produits tels que le sel de Saint-Leu sont faciles d'accès, d'autres sont plus difficiles à trouver.
Quand on mange beaucoup de légumes, on fait comment pour la vinaigrette ? On n'y pense pas forcément, mais on a quelques vinaigres à La Réunion, comme le vinaigre de fleurs de coco. On a des vinaigres artisanaux de fruits, comme le vinaigre de mangue. Mais à La Réunion, il y a en a très peu, ce n'est pas encore développé.
Gabriele Hoarau, épicurienne
Beignets de fleurs de courgette, des mets rares
Certains mets sont rares, tels que les beignets de fleurs de courgette. Ils sont peu connus des Réunionnais. "Dan tan lontan, les gramouns té connait ça zot", souligne Gilles Fontaine, agriculteur à Piton Hyacinthe.
"Na beaucoup de monde que la oublié ce genre de légumes nous va dire : les fleurs de courgette et les fleurs de capucine. Les gens que lé encore dans les champs i connaît. Nous casse le cœur de la fleur, nous cueille à lu comme un brède citrouille.
Gilles Fontaine, agriculteur à Piton Hyacinthe
Manger local pendant 100 jours, "un défi"
Manger 100% local "c'est possible", selon Gabrielle Hoarau qui en a inspiré plus d'un, dont le caritologue André Béton.
Elle a mangé pendant 100 jours, que des produits uniquement locaux. Ma noré pas pensé que té possible. Même pour l'huile, elle i cuisine ek de l'huile coco. Mwin la décidé de marcher dans les pas de Gabrielle pour réaliser mwin même, la quête du 100% local.
André Béton, caritologue
Plus qu'un mode de vie, "manger 100% local" permettrait non seulement de "se sentir mieux", mais aussi de vivre en meilleure santé.