Les nouvelles étaient encourageantes en début de soirée. Ce mardi 12 juillet, après plus de trois heures de négociations à la préfecture de Saint-Denis, un accord a été trouvé sur la convention canne entre les planteurs et les industriels.
"On salue le travail des syndicats, déclarait en début de soirée Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture de La Réunion. Ces négociations avec les industriels ne sont pas simples ".
La consultation de la base demain
Demain, mercredi, les syndicats de planteurs vont consulter leur base. Ils se retrouveront à 9h30 devant la préfecture, mais les syndicats sont confiants. Ils devraient donc signer la convention canne 2022-2027 qui entrera en vigueur pour les six prochaines années. Elle va régir toute la filière.
20 millions de bénéfices supplémentaires pour la filière
"Ces négociations n’étaient pas simples, mais je pense qu’elles vont satisfaire 99 % des planteurs, assure ce soir Pierre-Emmanuel Thonon, co-président du Comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre (CPCS) . Nous ressortons avec plus de 20 millions de bénéfices supplémentaires pour la filière".
Les planteurs ont obtenu satisfaction sur toute la ligne et même au-delà de leurs espérances. Sur la canne longue machine, aucun agriculteur ne sera redevable à Tereos. Le seuil de paiement est abaissé à 9.2 points de richesse en sucre.
Les avancées
Pour les rares planteurs qui n’y arriveraient pas, une enveloppe de repêchage de 900 000 euros est même prévue. Sur le partage des richesses, les usiniers ont aussi fait volte-face. Au premier jour des négociations, les industriels voulaient rétribuer les planteurs à partir de 20 millions d’euros de bénéfices. La barre est désormais à 13.5 millions. Au delà, les retombées iront pour un tiers aux planteurs, mais le 50/50 est possible, à condition d’atteindre les 17 millions d’euros de profit.
Pour la campagne 2022, cela représenterait un gain de 2,8 millions euros pour les planteurs, plus les deux millions gagnés sur la canne longue machine, ils frôlent la bagatelle des cinq millions d’euros de bonus. Un montant bien éloigné des 300 000 euros proposés par Tereos dans l’accord initial.
Après 16 jours de conflit
Cette réunion ce mardi était celle de la dernière chance. Après 16 jours de conflit et de multiples actions des planteurs, la campagne sucrière va pouvoir commencer. Elle aurait déjà dû être lancée dans l’Est la semaine dernière, et dans le Sud cette semaine.
Depuis plus de deux semaines, le conflit s’enlisait. Chaque partie campait sur ses positions. Ces derniers jours, la balle était dans le camp de Tereos qui refusait jusqu’à présent les conditions proposées par les planteurs et par l'Etat. Pendant ce temps, le mouvement des planteurs s'est renforcé. Ils ont reçu le soutien d'élus, puis des transporteurs et des dockers, ce lundi. L'union a fait la force.