A La Réunion, de nouveaux automates permettent d’identifier plus rapidement les variants sud-africain et brésilien. Les prélèvements sont ensuite envoyés au séquençage pour confirmation. La technique permet d’isoler et de tracer les contacts plus vite.
Des tests RT-PCR pour identifier les variants. On les appelle des tests de criblage. Leur particularité : distinguer si le patient est porteur du variant britannique d’une part ou des variants sud-africain et brésilien d’autre part.
De nouveaux automates de criblage
Le laboratoire utilise un automate permettant le criblage pour analyser les prélèvements des patients positifs au Covid. Ce test intervient en seconde intention, pour les personnes ayant d’abord été testées positives au Covid, soit par un test RT-PCR soit par un test antigénique.
En quelques heures, le résultat est connu. Un résultat que les autorités sanitaires souhaitent disponible sous moins de 36 heures après la confirmation d’une contamination par le Covid.
Le reportage de Réunion la 1ère.
Le laboratoire analyse entre 1 000 et 1 500 échantillons de Covid par jour. La technique permet ainsi de faire un premier tri avant d’envoyer une partie des échantillons à l’Umr Pimit de l’Université pour un séquençage de confirmation.
Identifier les variants pour mieux isoler
Un signal correspond à une contamination de Covid qui n’a pas muté, deux signaux pour un variant sud-africain ou brésilien et trois signaux pour un variant britannique. Déterminer rapidement la nature du variant permet ensuite d’adapter le suivi et les mesures appliquées au patients.
Ainsi une personnes positive aux variants Sud-africain et brésilien devra observer une période d’isolement de 10 jours, contre 7 jours pour un cas de Covid sans mutation ou pour le variant britannique. Le contact tracing sera également renforcé.
Les personnes contacts d’un cas positif au variant sud-africain ou brésilien devront bénéficier d’un test PCR dès le premier jour de leur isolement, ainsi qu’à la fin de cette période de 7 jours. De plus, il est demandé aux contacts à risques des porteurs de ces variants, de prévenir eux-mêmes les personnes avec qui elles ont été en contact à risque depuis leur dernière exposition.
Vers un nouveau test de criblage ?
Une autre mutation pourrait bientôt être ciblée. Dans la note de la Direction Générale de la Santé, publiée le 7 février dernier, il est écrit : " le ministère a pour objectif d’encourager le développement de kits ciblant de nouvelles variantes d’intérêt potentielles, et en premier lieu la mutation 484K, responsable du risque d’échappement immunitaire, qui seront déployés et généralisées dès qu’ils seront disponibles ".
Mais qu’est donc cette mutation 484K ? Identifiés sur deux des trois variants, le Sud-africain et le Brésilien, cette mutation le serait désormais sur le Britannique. Une mutation qui inquiète les scientifiques, car d’après des chercheurs de Seattle, elle permettrait aux variants qui en sont porteurs d’échapper aux anticorps des personnes ayant déjà contracté le Covid-19.
Si la mutation ne semble pas donner lieu à des formes plus graves de la maladie, elle rendrait cependant le vaccin moins efficace. " Une nouvelle génération de vaccin va arriver afin de prendre en compte ce mutant ", indiquait à France Inter ce dimanche Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des coronavirus.
D’après les scientifiques, le vaccin AstraZeneca serait peu efficace contre le variant sud-africain. Ce vaccin sera injecté à partir du 25 février prochain par les médecins généralistes en métropole. Vendredi dernier, la directrice de l’Agence Régionale de Santé de La Réunion, Martine Ladoucette, indiquait que ce vaccin ne serait pas livré à La Réunion, du fait de son efficacité limitée sur le variant Sud-africain, le plus présent dans l’île.