Coronavirus : le blues des étudiants réunionnais dans l’Hexagone

Depuis le 17 octobre, un couvre-feu est en place dans plusieurs grandes métropoles de l’Hexagone. Il y est interdit de circuler entre 21h et 6h du matin. Cette nouvelle mesure contribue à isoler encore plus les étudiants réunionnais de ces villes.
 
Avec le rétablissement de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire français, de nouvelles mesures pour ralentir la propagation du coronavirus ont dû être prises. Certains protocoles doivent s’appliquer à La Réunion, mais dans d’autres villes où la circulation du virus est plus active, il a fallu prendre des mesures drastiques. A Paris, Lille, Lyon, et d’autres grandes villes, un couvre-feu a été mis en place entre 21h et 6h pour au moins 4 semaines. De nombreux jeunes réunionnais habitent dans ces villes pour faire leurs études. Ils doivent adapter leur quotidien à cette nouvelle mesure.
  

"J’ai pas la motivation de sortir de mon lit pour suivre un cours sur un ordinateur"

Léa vient tout juste d’arriver à Paris pour suivre ses études à Science Po. Après une semaine de cours normale, son établissement a fermé pendant 15 jours en raison d’un foyer de contamination. Désormais, elle a des cours une semaine en visioconférence, l’autre semaine en présentiel. Mais elle estime que ce dispositif est difficile à encadrer. "Même pour les professeurs, c’est compliqué à gérer, regrette-t-elle. Il faut souvent leur demander de répéter, parce qu’on entend mal en visioconférence."
 

J’ai des problèmes de connexion, du coup il y a des cours que je n’ai tout simplement pas pu suivre. 

Léa, étudiante à Science Po

  

Une situation paradoxale

 "Ça m’as un peu cassé quand j’ai appris qu’il allait y avoir un couvre-feu, témoigne Marceau, étudiant en BTS. On nous prive de nos libertés mais on nous prive pas d’aller travailler, on n’a pas le choix."
  

Il n’y a aucune logique, c’est allez travailler et ensuite enfermez-vous chez vous mais surtout profitez bien des transports pour essayer d’attraper le Covid. 

Marceau, étudiant en BTS


Dans son lycée en banlieue parisienne, il estime qu’il n’y a pas vraiment de mesures sanitaires qui ont été prises. "Une fois qu’on est en classe on a juste le masque. Il n’y a pas de distanciation et on est en effectif complet."
  

"Les étudiants réunionnais sont tributaires d’une certaine forme d’isolement"

Selon Valentin Chambon, président de l’UERH, "le couvre-feu est beaucoup moins anxiogène que le confinement. » Mais il reconnait que « ça impose une nouvelle manière de faire pour les étudiants."
  

Il y a un réel souci pour tout ce qui touche aux soirées et à la vie associative.

Valentin Chambon, président de l'UERH


L’UERH a remis en place une cellule d’écoute "à destination des étudiants et des parents qui peuvent être inquiets." Valentin Chambon précise également que l’association va relancer sa cellule d’ambassadeurs. L’idée est d’avoir un référent "dans chacun des bassins étudiants dans l’Hexagone" avec qui les étudiants peuvent facilement rentrer en contact. Ce dispositif est mis en place pour éviter un climat anxiogène.