Coronavirus : le pic de l’épidémie attendu pour la fin juillet à La Réunion

Le CHU de La Réunion.
Les chiffres du Covid repartent à la hausse à La Réunion. Le nombre d’admissions en réanimation flambe et le service est proche de la saturation. Le variant Delta circule dans l’île et le préfet envisage le retour du couvre-feu. Un appel à la vigilance est lancé.

Avec un taux d’incidence de 157/100 000 entre le 28 juin et le 4 juillet, La Réunion ne voit pas l’épidémie de Covid baisser, bien au contraire. Le nombre de nouvelles contaminations repart à la hausse, en même temps qu’une circulation autochtone du variant delta, dit "indien", est identifiée.

Vers un pic de l’épidémie à la fin juillet ?

Trois clusters liés à ce variant ont été confirmés sur les 42 clusters actifs dans l’île. Entre le 20 et le 26 juin déjà, 7 commues avaient un taux d’incidence supérieur à 150/100 000 : Le Port (436/100 000), La Possession (262/100 000), Trois-Bassins (236/100 000), Saint-Leu (180/100 000), Saint-Louis (177/100 000), Saint-Pierre (174/100 000) et Petite-Île (163/100 000).

Plus contagieux, le variant delta laisse craindre aux autorités une augmentation de la diffusion du virus. Avec les vacances scolaires et une hausse du trafic aérien, l’introduction de nouveaux variants, comme le delta, par des voyageurs infectés est probable, indique Santé Publique France.

Si la situation continue d’évoluer, selon le Dr Christine Kowalczyk, présidente de l’URML, le pic de l’épidémie est attendu pour fin juillet, voire début août. Un scénario d’autant plus redouté que la situation à l’hôpital est aujourd’hui tendue.

Le service de réanimation à flux tendu

Ces derniers jours, le service de réanimation était au bord de la saturation. Vendredi 9 juillet, le préfet de La Réunion indiquait que la capacité en réanimation était occupée à 90%. Mercredi, seuls deux lits de réanimation restaient disponibles pour toute l’île, précisait Jacques Billant.

Avec le variant sud-africain, un pic jamais atteint à La Réunion a déjà été franchi, explique le Dr Christine Kowalczyk. Avec le variant Delta, dit "indien", les chiffres continuent d’augmenter. Les médecins de l’hôpital seraient déjà dans l’obligation de faire des choix quant à certains patients, dit-elle.

Le médecin conseille aux Réunionnais de ne surtout pas avoir d’accident de la route, car " il n’y a plus de place en réanimation pour des autres maladies que la Covid ". La présidente de l’Union Régionale des Médecins de L’Océan Indien veut marquer les esprits par ce discours fort.

Un retour du couvre-feu envisagé

Le préfet de La Réunion annonçait vendredi dernier ne pas exclure la possibilité de rétablir le couvre-feu et de renforcer les mesures de restrictions, si la situation devait continuer à se dégrader. Un moyen de ralentir la propagation du virus dans ce contexte de vacances scolaires notamment.

Mais pour les médecins, la responsabilité individuelle est primordiale. Elle passe notamment par le respect des gestes barrières, la limitation des évènements festifs ou encore le port du masque. Pour le Dr Christine Kowalczyk, il est légitime de se poser des questions quant à la vaccination, même si les exemples de certains pays comme Israël sont, selon elle, rassurants.

22,5% de la population vaccinée

Actuellement, 100% des gens qui sont en réanimation ne sont pas vaccinés ", rappelle-t-elle. Si la vaccination relève de la responsabilité de chacun, elle incite les personnes qui hésiteraient encore à passer le pas.

Une vaccination presque trop tardive à La Réunion, selon le médecin, puisqu’une personne vaccinée au 10 juillet ne sera pas totalement immunisée avant le 15 août. Or, si la situation continue d’évoluer, le pic de l’épidémie est attendu dans l’île pour fin juillet, voire début août, donc ça sera trop tard, estime le médecin.  

du Dr Christine Kowalczyk, la président de l'URML ©Réunion la 1ère

 

A l’heure actuelle, 22,5% des Réunionnais disposent d’un schéma vaccinal complet, soit 193 617 personnes sur plus de 855 000 habitants.