Air Austral :  "Le retour à l'équilibre est possible", assure le nouveau président du directoire

Hugues Marchessaux, président du directoire d'Air Austral
Invité du journal télévisé de Réunion La 1ère, le nouveau président du directoire d'Air Austral, Hugues Marchessaux, veut croire à la réussite du plan de retournement de la compagnie régionale.

Nommé le 18 octobre en remplacement de Joseph Brema, démissionnaire, le nouveau président du directoire d'Air Austral, Hugues Marchessaux, était l'invité du journal télévisé de Réunion La 1ère lundi 18 novembre. Passé par Air Caraïbes ou CMA-CGM Air Cargo, le dirigeant veut croire à la réussite du plan de retournement engagé par la compagnie régionale.

Un plan de redressement "à accentuer"


"Le retour à l'équilibre est possible", déclare le président du directoire d'Air Austral. "Nous avons un plan lancé il y a quelques mois que nous allons accentuer", promet-il. 

Regardez l'intervention d'Hugues Marchessaux, président du directoire d'Air Austral sur le plateau du JT de Réunion La 1ère : 

Invité plateau Hugues Marchessaux, président du directoire d'Air Austral ©Réunion la 1ère

Diminuer les coûts, chercher de nouvelles recettes


Un plan en quatre axes, dont le premier est de "diminuer nos coûts d'exploitation qui sont trop importants : le catering, les escales, les frais commerciaux... C'est un travail qui va continuer à nous occuper jusqu'à l'année prochaine", précise Hugues Marchessaux. 

Autre axe, celui de "l'amélioration des recettes." Deux points sont avancés pour faire rentrer plus d'argent dans les caisses de la compagnie : "Mieux remplir nos avions, mieux vendre les classes, ça,  c'est le yield et le pricing" explique le président du directoire.

"Gestion plus fine des prix"


"Ça va passer par une gestion plus fine des prix. Pas forcément une augmentation des tarifs, ça peut être aussi sur le remplissage des avions."  Air Austral entend aussi travailler sur "des recettes accessoires", par exemple  "des services complémentaires qui ne se vendaient pas chez nous comme les ventes de surclassement en escale", illustre le dirigeant.

Avions en panne : "faire pression sur les motoristes"

Autre point à régler : "la problématique de la flotte". Avec l'A220 et le Boeing 787, la compagnie a rencontré "des problèmes liés aux moteurs." 
"Nous ne sommes pas les seuls à avoir ces problèmes", rappelle Hugues Marchessaux, assurant que la compagnie a engagé "une action très forte pour faire pression sur les motoristes pour qu'ils puissent réparer plus rapidement."

Encore "beaucoup d'argent perdu" en 2024

"J'ai bon espoir, sur l'A220, de récupérer les moteurs du troisième avion d'ici la fin d'année, début d'année prochaine, pour mettre cet avion en opération à l'automne 2025", annonce le président du directoire.

Qui pense pouvoir atteindre l'objectif de l'équilibre dès 2025. "2024 a été une très bonne année en termes de chiffre d’affaires, mais le résultat n'est pas là car la compagnie a encore perdu beaucoup d'argent" rappelle le successeur de Joseph Brema.

"Je veux faire de la croissance rentable. On espère être à l'équilibre en 2025, c'est un gap assez extraordinaire"  

Hugues Marchessaux, président du directoire d'Air Austral.


"2025 se profile différemment : le chiffre d’affaires sera légèrement supérieur à 2024, ce qui est déjà une bonne chose. Mais je veux faire de la croissance rentable. On espère être à l'équilibre en 2025, ce qui n'a pas été le cas depuis longtemps. C'est un gap assez extraordinaire", veut croire le nouveau président du directoire, alors que le Syndicat national des pilotes de lignes a récemment fait part de son inquiétude sur la stratégie adoptée par la compagnie, le manque de transparence avec le personnel et le "manque d'expérience" du nouveau dirigeant.

Des fonds "très vite disponibles"


"Je crois que l'objectif va être atteint", conclut pourtant Hugues Marchessaux, disant savoir pouvoir "compter sur la mobilisation et l'appui de toutes les équipes, mais aussi le soutien de nos actionnaires publics comme privés qui ont fait une levée de fonds très vite disponible pour la compagnie."


Le 7 novembre dernier, la Région a accepté de remettre au pot via la SEMATRA pour 6,75 millions d'euros, en complément des 8 millions d'euros réinjectés par l'actionnariat privé Run Air.