Coronavirus: le report d'un scrutin, une histoire Réunionnaise...

Reporter un scrutin dans l'entre-deux tours c'est un véritable casse-tête...mais c'est déja arrivé. C'était à La Réunion il y a 47 ans
Les textes sont clairs: le code électoral précise que le second tour d'un scrutin doit nécessairement se tenir une semaine après le premier tour.... Pas facile donc de tout changer dans l'entre-deux tours. Mais dans l'histoire politique, il est déja arrivé une fois où le code n'a pas vraiment été respecté. C'était en 1973 à La Réunion où un préfet a quand même décidé de reporter des élections. Le représentant de l'Etat avait repoussé à la dernière minute l’organisation des élections législatives à cause des pluies diluviennes provoquées par le cyclone Lydie. 

Ecoutez Romain Rambaud, professeur d'université à Grenoble et spécialiste du droit électoral
 

Scrutin annulé en 1973 itw Rambaud


Les faits remontent au dimanche 04 mars 1973. Dans la 2ème circonscription de la Réunion, le gaulliste jean Fontaine et le communiste Jacques Verges se qualifient pour le second tour des élections législatives qui doit avoir lieu le dimanche suivant, sauf que le jeudi une dépression tropicale devient cyclone. Lydie provoque des vents violents et de fortes pluies. La circulation est interdite à la Réunion et le préfet doit prendre des décisions. Le représentant de l'Etat sait que la loi impose d’organiser les 2 tours à une semaine d'écart mais en raison des circonstances météo exceptionnelles il décide de repousser le second tour.

L’affaire sensible remonte même jusqu’au conseil constitutionnel qui constate que la loi électorale ne prévoit rien en cas de cyclone et estime que la décision du préfet, irrégulière, est inévitable compte tenu des circonstances et du silence de la loi.

Cette décision préfectorale a sans doute permis d'éviter une véritable catastrophe humaine et sanitaire . Comme nous le rappelle le site cycloneoi.com, bien que le cyclone Lydie soit resté loin de la Réunion, son influence sur l'île a été significative avec notamment des vents atteignant les 162 km/h à la Plaine des Cafres et de fortes précipitations.10 morts par noyade étaient également à déplorer.