Dans un arrêté publié le 7 janvier, la préfecture a fixé pour l'année 2025 une liste de cours d'eau où la pêche est interdite afin de favoriser la protection et la reproduction du poisson.
Parmi eux, le Petit étang du Colosse à Saint-André, l'un des huit cours ou sections d'eau douce où la pêche est prohibée pour la deuxième année consécutive par arrêté préfectoral, où intervient une association de pêcheurs et de protection de la nature.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"Ces mesures sont renouvelées quasiment chaque année, elles sont importantes pour préserver la ressource piscicole" justifie Thomas Ganné, de la fédération des associations agréées pour la pêche et la protection des milieux aquatiques.
"Beaucoup d'espèces en danger"
"À la Réunion, on a beaucoup d'espèces qui sont en danger, qui sont victimes du braconnage. Si on épuise cette ressource, dans quelques années on ne retrouvera plus ces espèces qui font la richesse de notre île", prévient-il.
Des restrictions dont certains ne tiennent guère compte, comme ce pêcheur habitué de rivière des Marsouins à Saint-Benoît, pourtant interdite. L'homme montre ses prises de la veille : poissons plats, anguilles, loches, quelques cabots... "Je ne vide pas la rivière, un cari de temps en temps quand on peut. Faut pas y aller tous les jours, mais la pêche, il y en a encore", assure ce connaisseur des lieux.
"Le pêcheur n'est pas le principal responsable"
Un avis partagé par certaines associations locales de pêche de loisir, remontées contre ce nouvel arrêté préfectoral réglementant leur activité.
"Il n'y a pas de problème de ressource. Moi, je dis que le pêcheur n'est pas le principal responsable" affirme Dany Andamaye, président de l'association Chasse et pêche 974. "Parce que ça ne date pas d'hier que le pêcheur pêche les coquilles, le bichique ou je ne sais quoi, tout ce qu'il y a dans la rivière. En tout cas, en tant que Créole, on a été nourri par ça", affirme-t-il.
"Une approche globale est essentielle"
Pour l'association, ce seraient plutôt les pesticides utilisés dans l'agriculture, le dérèglement climatique et la sécheresse, ou encore les coupures d'eau réalisées par EDF ou les infrastructures entravant la migration des espèces qui seraient les principales menaces pour la ressource.
"Pointer du doigt les pêcheurs de loisir comme principaux responsable est réducteur", souligne un communiqué de l'association. "Une approche globale incluant la régulation des pratiques agricoles, la gestion des prélèvements industriels et la restauration des habitats est essentielle pour préserver et restaurer la biodiversité aquatique de La Réunion", réclame-t-elle.