De nouvelles mesures restrictives étaient attendues, ce vendredi 14 janvier, mais il n'en sera rien. Pas d'avancement du couvre-feu, ni de confinement, ou de limitation des déplacements. Face à la flambée épidémique, le préfet de La Réunion, Jacques Billant annonce "un plan d'action sanitaire pour renforcer les moyens hospitaliers".
Plus de lits et des renforts hospitaliers
Dès la semaine prochaine, le système hospitalier va anticiper d’éventuelles augmentations de réanimation en armant six à huit lits supplémentaires, par la fermeture de nouvelles salles de bloc opératoire. L’Agence Régionale de Santé a sollicité un renfort national de médecins anesthésistes et d’infirmiers spécialisés en réanimation pour permettre une éventuelle nouvelle augmentation capacitaire.
Renforcer encore la vaccination
La préfecture et l'ARS expliquent que d'ici une dizaine de jours, 113 lits de réanimation seront disponibles contre 100 actuellement. La prise en charge à domicile des patients Covid et n'ayant pas besoin d'être hospitalisés sera facilitée. L'offre de vaccination va continuer à se développer.
Une situation hospitalière maîtrisée
Jacques Billant insiste : "la situation est préoccupante, mais maîtrisée au plan hospitalier". La réorganisation des établissements publics et privés de santé a permis d’augmenter les capacités d’accueil au cours des dernières semaines. "Plus 26 lits en réanimation et plus 93 lits en médecine Covid", rappellent la préfecture et l'ARS. Le nombre d'admissions hebdomadaires en réanimation reste proportionnellement inférieur à la progression des contaminations.
Fin de Delta, et pic d'Omicron dans les 2 à 3 semaines
Le taux d’incidence a dépassé le seuil de 3 400 contaminations pour 100 000 habitants. 5000 cas positifs sont enregistrés quotidiennement depuis le début de la semaine.
Si cette forte progression de l’épidémie a provoqué une hausse du nombre d’admissions en réanimation et en médecine Covid, les autorités estiment que, "l'épidémie a changé d'ampleur". Elle aurait aussi "changer de nature avec la diffusion désormais prépondérante du variant Omicron dont le pic de contaminations se manifesterait pleinement dans les deux à trois semaines qui viennent".
Vers une immunité collective ?
"Jusqu’à présent, ce sont surtout les effets de la dernière vague du variant Delta qui impactent le système de santé, estiment l'Agence Régionale de Santé et la préfecture de La Réunion. Considérant que le variant Omicron va commencer à produire ses effets potentiels sur les besoins d’hospitalisation, mais qu’il est aujourd’hui estimé moins dangereux que le variant Delta et même que le virus historique, le recours aux lits de réanimation ou de médecine conventionnelle pourrait diminuer".
Des projections avec l'Institut Pasteur
Il semblerait donc que la préfecture et l'ARS misent désormais sur une immunité collective de la population. "Avec le concours de l’Institut Pasteur, l’ARS va établir une projection actualisée de la situation pour les semaines à venir dans une perspective plus favorable que les prévisions initiales, ce qui permettra de conforter ou d’adapter les mesures de freinage à prendre", ajoute le préfet de La Réunion.