Covid-19 : une rentrée scolaire à hauts risques ?

Avec le nombre record de cas de coronavirus comptabilisés cette semaine, les parents d’élèves vont-ils conduire leurs enfants sur le chemin de l’école demain ? Certains syndicats enseignants et certaines associations de parents s’y opposaient. Mais la rentrée aura bel et bien lieu.
La commune de Saint-Denis est donc la seule de l’île à avoir décidé de reporter la rentrée dans 24 de ses établissements scolaires, et cela en raison de l’identification de foyers de contamination dans la semaine. La rentrée aura donc bien lieu ce lundi, comme l’a confirmé vendredi la nouvelle rectrice de l’académie Chantal Manes-Bonnisseau.

Les parents semblent néanmoins partagés sur la question de savoir s’ils comptent effectivement emmener leurs marmailles à l’école. C’est du moins ce qu’a pu constater notre journaliste Laurent Pirotte ce matin dans un centre commercial du Sud de l’île.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
 
Covid-19 : une rentrée à hauts risques ?

Le syndicat FSU (Fédération syndicale unitaire) était lui favorable au report généralisé de la rentrée scolaire. C’est ce qu’indiquait Marie-Hélène Dor, la secrétaire départementale du syndicat enseignant, sur le plateau de Réunion La 1ère, ce midi.

"Je trouve qu’on marche sur la tête, tranche-t-elle. On nous annonce une recrudescence du virus. On voit que la mairie de Saint-Denis par exemple prend des mesures plus solides pour faire face. Et à côté de ça, le ministère de l’Education nationale allège le protocole sanitaire et promet de fournir des masques au personnel alors que ces masques ne sont toujours pas arrivés !"
 

"Ne jouons pas avec le feu"


La syndicaliste estime que cette rentrée s’est faite dans la précipitation. "Il aurait fallu se donner le temps de bien évaluer la situation. On avait évoqué en juin l’hypothèse de repousser la rentrée afin d’être prêt". Selon Marie-Hélène Dor, les enseignants sont eux aussi extrêmement inquiets à la veille de cette rentrée scolaire.

L'UNAAPE, l’Union nationale des associations autonomes de parents d'élèves réclamait pour sa part le "report de la date de la rentrée scolaire à minima au lundi 31 août 2020 afin de permettre d'évaluer les risques sanitaires réels".

"Dans beaucoup de foyers vivent trois générations de personnes et bien souvent, nos aïeux sont atteints de maladies chroniques, en souffrent et sont ainsi très vulnérables. Ne jouons pas avec le feu, évitons l'incendie sanitaire et l'irréversible", peut-on lire dans un communiqué envoyé par l’association.

"Sommes-nous pleinement en capacité de faire face à ce fléau qui indéniablement si elle est amenée à s'aggraver sur notre territoire ?" Demain matin, ce sont 221 600 élèves qui sont attendus dans leurs établissements scolaires.