Les lits des services de réanimation du Centre Hospitalier Universitaire de La Réunion sont occupés à 90%. La saturation est proche. Les différents hopitaux de l'île s'organisent en modulant leur capacité d'accueil. Des opérations non urgentes doivent être déprogrammées pour faire face à la crise.
La situation est tendue dans les hôpitaux de La Réunion. Depuis le début de la crise sanitaire les services spécialisés ont toujours pu fonctionner avec une marge de manoeuvre rassurante. Un filet de sécurité qui s'est resserré avec le temps.
Initialement, 60 lits sont disponibles hors crise COVID dans les différents blocs de réanimation des établissements du CHU de La Réunion. Leur nombre est passé à 95 avec un jeu de basculement de lits entre services. Ils sont répartis entre le CHU Nord, le CHU Sud et le CHOR de Saint-Paul.
Le seuil critique n’est pas atteint
Le taux d’occupation de ces services atteint désormais les 90%. Soit 85 lits sur les 95 disponibles. Un taux jugé normal par les professionnels de santé, car il prend en considération le nombre de lits ouverts depuis le début de la crise sanitaire. A noter que les services de réanimation accueillent tous les types de pathologies.
Voir ou revoir le reportage de Daniel Bénard
A l'heure actuelle, 45 patients atteints de COVID y sont traités. Un record depuis de le début de l'épidémie. De quoi amener les structures hospitalières à procéder à de nouveaux ajustements en se préparant à toutes les éventualités. Une réorganisation des services qui passe par la réduction, voire le report de certaines interventions chirurgicales.
Un dispositif qui permettrait, si besoin, d'augmenter à nouveau la capacité d'accueil des services de réanimation du Centre Hospitalier Universitaire de La Réunion. Car le préfet n'exclue pas que notre île puisse prendre en charge de nouvelles évacuations sanitaires en provenance de Mayotte.
David Lorion réclame des évacuations sanitaires vers l'Hexagone
Une autre piste n'est pas écartée, celle du transfert de malades vers la France Hexagonale en cas de durcissement de la situation. Une idée soutenue par David Lorion.
Face à une "dynamique épidémique à la hausse" le député de La Réunion a interpellé le ministère de la Santé pour mettre en des évacuations sanitaires sans attendre la saturation totale des services hospitaliers de l'île. En expliquant que "l'affrètement d’un avion pour les évacuations sanitaires prend une semaine à 10 jours. Il est urgent de prendre cette décision, de manière à ce que si l’épidémie s’emballe dans les jours qui viennent, on ait des solutions pour les patients réunionnais qui seraient contraints d’être réanimés".
Plusieurs hypothèses, conditionnées par l'évolution de la situation sanitaire dans les prochains jours.